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24/05/2016

LAICITE ET ENFUMAGE PAPAL

Dans une récente interview donnée au journal catholique LA CROIX le pape François tresse des lauriers à la Laïcité. Ainsi dit-il «  Un état doit être laïc » et, ajoute-t-il, « les états confessionnels ne vont pas loin ». Bigre que voilà un message fort en forme de boulet adressé à tout ce qui, dans la catholicité, voudrait voir le retour de la royauté inféodée à l'état du Vatican, à tous ceux qui préconisent l'avènement du Royaume sous la houlette du Christ-Roi et, à tout le moins, de son vicaire le pape.

C'est également un message fort adressé à toutes les théocraties du monde, comme en Iran, à tous ceux qui rêvent de l'établissement d'un califat universel.

Las ! Dans les phrases qui suivent cette déclaration péremptoire le pape fustige la laïcité française considérée par lui comme « excessive » ajoutant même, quelques mots plus loin, comme pour justifier son propos, « une musulmane doit pouvoir porter le voile et un catholique sa croix ».

Outre le fait que ce discours est constitutif d'une ingérence dans les affaires françaises dont les lois sont votées par le Parlement (deux chambres) la référence papale au voile et à la croix témoigne d'une méconnaissance complète de ce qu'est réellement la laïcité française.

Comme le fait très justement remarquer le Grand Maître du Grand Orient de France il n'y a pas de laïcité dure ou molle ni positive ou négative. Il y a la Laïcité, point, qui, si elle interdit à l'état de se mêler des affaires religieuses ou de traiter différemment les citoyens en fonction de leurs opinions religieuses, impose aussi au religieux de ne pas se mêler des affaires de l'état (sauf en qualité de citoyen comme tout un chacun) et, à tout le moins, de faire preuve de réserve dans sa parole publique.

Qu'on ne s'y trompe pas derrière le discours lénifiant en forme d'éloge de la laïcité il y a de la part du pape une charge d'une grande violence contre les institutions de la République française qui aurait, à tout le moins, justifié une convocation du nonce apostolique (ambassadeur du Vatican en France) au ministère des Affaires Etrangères.

Le pape est là le digne successeur d'un Léon XIII qui, faisant mine d'appeler à participer au débat citoyen, n'en menait pas moins une guerre totale au modernisme (et à la Franc-Maçonnerie). Ou celui d'un Pie XII qui, ayant fait mine de condamner le nazisme (selon lui simple mouvement issu du pan-germanisme), le préféra quand même in fine au communisme (considéré par lui comme le grand Satan moderne)***. On ne s'étonnera donc pas des menées anti-françaises d'un complice, objectif par son silence, de la sanglante dictature argentine.

Nous rappellerons donc à l'abbé Bergoglio qu'en France seul le voile intégral (burka), qui engrillage les femmes, est interdit dans l'espace public (afin de permettre l'identification immédiate des personnes). Que l'affichage de signes religieux ostensibles est interdit aux personnels des administrations et services publics durant leur service (par respect pour les convictions de chacun). Que par ailleurs l'état distribue de nombreuses subventions et aides à toutes sortes d'organismes confessionnels (lieux de culte, écoles...). Qu'il refinance sur deniers publics les défaillances des évêques qui se sont abstenus de respecter les lois en matière de protection sociale des prêtres, religieux et laïcs au service de l'église. Qu'il autorise dans le cadre des règles de sécurité publique toutes les manifestations religieuses extérieures (pélérinages, processions, assemblées.... et même des crêches dans les lieux publics dès lors qu'elles ont un caractère artistique évident).

Est-ce donc cela une Laïcité excessive ?

En conclusion mon cher abbé retourne t'asseoir sur ton timbre poste et médite sur ton trône au fait que de nombreux peuples envient la liberté dont jouissent 65 millions de Français « brimés » selon toi par la LAICITE qui permet de rassembler, dans une paix relative et sans qu'ils s'étripent, 65 millions d'individus chacun avec ses opinions politiques et religieuses propres.

*** On notera donc que pour Pie XII, qui s'opposa durement au communisme-stalinien, la vie d'un chrétien orthodoxe valait infiniment moins que celle d'un allemand catholique et bon contributeur au denier du culte romain... Y a pas de petit profit... ma bonne dame.