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24/05/2016

LAICITE ET ENFUMAGE PAPAL

Dans une récente interview donnée au journal catholique LA CROIX le pape François tresse des lauriers à la Laïcité. Ainsi dit-il «  Un état doit être laïc » et, ajoute-t-il, « les états confessionnels ne vont pas loin ». Bigre que voilà un message fort en forme de boulet adressé à tout ce qui, dans la catholicité, voudrait voir le retour de la royauté inféodée à l'état du Vatican, à tous ceux qui préconisent l'avènement du Royaume sous la houlette du Christ-Roi et, à tout le moins, de son vicaire le pape.

C'est également un message fort adressé à toutes les théocraties du monde, comme en Iran, à tous ceux qui rêvent de l'établissement d'un califat universel.

Las ! Dans les phrases qui suivent cette déclaration péremptoire le pape fustige la laïcité française considérée par lui comme « excessive » ajoutant même, quelques mots plus loin, comme pour justifier son propos, « une musulmane doit pouvoir porter le voile et un catholique sa croix ».

Outre le fait que ce discours est constitutif d'une ingérence dans les affaires françaises dont les lois sont votées par le Parlement (deux chambres) la référence papale au voile et à la croix témoigne d'une méconnaissance complète de ce qu'est réellement la laïcité française.

Comme le fait très justement remarquer le Grand Maître du Grand Orient de France il n'y a pas de laïcité dure ou molle ni positive ou négative. Il y a la Laïcité, point, qui, si elle interdit à l'état de se mêler des affaires religieuses ou de traiter différemment les citoyens en fonction de leurs opinions religieuses, impose aussi au religieux de ne pas se mêler des affaires de l'état (sauf en qualité de citoyen comme tout un chacun) et, à tout le moins, de faire preuve de réserve dans sa parole publique.

Qu'on ne s'y trompe pas derrière le discours lénifiant en forme d'éloge de la laïcité il y a de la part du pape une charge d'une grande violence contre les institutions de la République française qui aurait, à tout le moins, justifié une convocation du nonce apostolique (ambassadeur du Vatican en France) au ministère des Affaires Etrangères.

Le pape est là le digne successeur d'un Léon XIII qui, faisant mine d'appeler à participer au débat citoyen, n'en menait pas moins une guerre totale au modernisme (et à la Franc-Maçonnerie). Ou celui d'un Pie XII qui, ayant fait mine de condamner le nazisme (selon lui simple mouvement issu du pan-germanisme), le préféra quand même in fine au communisme (considéré par lui comme le grand Satan moderne)***. On ne s'étonnera donc pas des menées anti-françaises d'un complice, objectif par son silence, de la sanglante dictature argentine.

Nous rappellerons donc à l'abbé Bergoglio qu'en France seul le voile intégral (burka), qui engrillage les femmes, est interdit dans l'espace public (afin de permettre l'identification immédiate des personnes). Que l'affichage de signes religieux ostensibles est interdit aux personnels des administrations et services publics durant leur service (par respect pour les convictions de chacun). Que par ailleurs l'état distribue de nombreuses subventions et aides à toutes sortes d'organismes confessionnels (lieux de culte, écoles...). Qu'il refinance sur deniers publics les défaillances des évêques qui se sont abstenus de respecter les lois en matière de protection sociale des prêtres, religieux et laïcs au service de l'église. Qu'il autorise dans le cadre des règles de sécurité publique toutes les manifestations religieuses extérieures (pélérinages, processions, assemblées.... et même des crêches dans les lieux publics dès lors qu'elles ont un caractère artistique évident).

Est-ce donc cela une Laïcité excessive ?

En conclusion mon cher abbé retourne t'asseoir sur ton timbre poste et médite sur ton trône au fait que de nombreux peuples envient la liberté dont jouissent 65 millions de Français « brimés » selon toi par la LAICITE qui permet de rassembler, dans une paix relative et sans qu'ils s'étripent, 65 millions d'individus chacun avec ses opinions politiques et religieuses propres.

*** On notera donc que pour Pie XII, qui s'opposa durement au communisme-stalinien, la vie d'un chrétien orthodoxe valait infiniment moins que celle d'un allemand catholique et bon contributeur au denier du culte romain... Y a pas de petit profit... ma bonne dame. 

 

17/11/2015

Lettre ouverte au monde musulman

Quelques jours après les attentats qui ont endeuillé Paris, la France et le Monde entier... alors que de nombreux discours, d'écrits, de posts... tendent à jeter le discrédit sur la religion musulmane nous pensons faire oeuvre utile en reproduisant ci-dessous le très beau texte d'un penseur musulman.

Puisse-t-il inspirer tous nos lecteurs et bien au delà pour que s'établisse enfin sur notre monde le règne de l'Amour, de la Paix et de la Joie d'être ensemble dans nos diversités.

Source : http://quebec.huffingtonpost.ca/abdenno ... 91640.html

d'Abdennour Bidar

(Philosophe spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation).

Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin - de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d'isthme entre les deux mers de l'Orient et de l'Occident!

Et qu'est-ce que je vois ? Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer État islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement interminable entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Quel est ton unique discours ? Tu cries « Ce n'est pas moi ! », « Ce n'est pas l'islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t'indignes devant une telle monstruosité, tu t'insurges aussi que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi, et surtout, la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner, alors que ce moment historique aurait été une si formidable occasion de te remettre en question ! Et comme d'habitude, tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l'islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme, ce n'est pas l'islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre, mais la paix! »

J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l'islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence... Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l'islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine, je vois aussi autre chose - que tu ne sais pas voir ou que tu ne veux pas voir... Et cela m'inspire une question, LA grande question : pourquoi ce monstre t'a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? Pourquoi a-t-il pris le masque de l'islam et pas un autre masque ? C'est qu'en réalité derrière cette image du monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il le faut bien pourtant, il faut que tu en aies le courage.

Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « État islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps. Et de ton ventre malade, il sortira dans le futur autant de nouveaux monstres - pires encore que celui-ci - aussi longtemps que tu refuseras de regarder cette vérité en face, aussi longtemps que tu tarderas à l'admettre et à attaquer enfin cette racine du mal !

Même les intellectuels occidentaux, quand je leur dis cela, ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion - en bien et en mal, sur la vie et sur la mort - qu'ils me disent « Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc. ». Ils vivent dans des sociétés si sécularisées qu'ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur du réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière et économique, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité toute entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l'échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l'homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent - et qui comme l'islam actuellement se mettront alors à produire des monstres.

Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIe siècle ! Il y a en toi en effet, malgré la gravité de ta maladie, malgré l'étendue des ombres d'obscurantisme qui veulent te recouvrir tout entier, une multitude extraordinaire de femmes et d'hommes qui sont prêts à réformer l'islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l'humanité entretenait jusque-là avec ses dieux ! C'est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes livres ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu'entrevoit leur espérance!

Il y a dans la Oumma (communauté des musulmans) de ces femmes et ces hommes de progrès qui portent en eux la vision du futur spirituel de l'être humain. Mais ils ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux-là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c'est l'état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms d'Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou de l'«État islamique». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus graves et les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes: impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; prison morale et sociale d'une religion dogmatique, figée, et parfois totalitaire ; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l'égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l'autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.

Tout cela serait-il donc la faute de l'Occident ? Combien de temps précieux, d'années cruciales, vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ? Si je te critique aussi durement, ce n'est pas parce que je suis un philosophe « occidental », mais parce que je suis un de tes fils conscients de tout ce que tu as perdu de ta grandeur passée depuis si longtemps qu'elle est devenue un mythe !

Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer enfin, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident. Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression intolérante et obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières - un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l'Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité - je veux parler de cette frénésie de consommation, ou bien encore de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie désormais mondiale qu'est le culte du dieu argent.

Qu'as-tu d'admirable aujourd'hui, mon ami ? Qu'est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect et l'admiration des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes, qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs, tes intellectuels dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l'Inde à l'Espagne ? En réalité tu es devenu si faible, si impuissant derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même... Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller et cela te rend aussi malheureux qu'agressif... Tu t'obstines à ne pas écouter ceux qui t'appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière. Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l'islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l'État que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu'à l'intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu'«Il n'y a pas de contrainte en religion» (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l'empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ? Je dis qu'il est l'heure, dans la civilisation de l'islam, d'instituer cette liberté spirituelle - la plus sublime et difficile de toutes - à la place de toutes les lois inventées par des générations de théologiens !

De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s'élèvent aujourd'hui dans la Oumma pour s'insurger contre ce scandale, pour dénoncer ce tabou d'une religion autoritaire et indiscutable dont se servent ses chefs pour perpétuer indéfiniment leur domination... Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu'ils ne comprennent même pas qu'on leur parle de liberté spirituelle, et n'admettent pas qu'on ose leur parler de choix personnel vis-à-vis des « piliers » de l'islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge », quelque chose de trop sacré pour qu'ils osent donner à leur propre conscience le droit de le remettre en question ! Et il y a tant de ces familles, tant de ces sociétés musulmanes où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès leur plus jeune âge, et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne de près ou de loin la religion reste ainsi quelque chose qui ne se discute pas!

Or cela, de toute évidence, n'est pas imposé par le terrorisme de quelques fous, par quelques troupes de fanatiques embarqués par l'État islamique. Non, ce problème-là est infiniment plus profond et infiniment plus vaste ! Mais qui le verra et le dira ? Qui veut l'entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n'entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t'illusionnes, ô mon ami, en croyant et en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l'islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d'évoquer - une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive - est trop souvent, pas toujours, mais trop souvent, l'islam ordinaire, l'islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l'islam de la tradition et du passé, l'islam déformé par tous ceux qui l'utilisent politiquement, l'islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin ta vraie révolution ? Cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement religion et liberté, cette révolution sans retour qui prendra acte que la religion est devenue un fait social parmi d'autres partout dans le monde, et que ses droits exorbitants n'ont plus aucune légitimité !

Bien sûr, dans ton immense territoire, il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d'approfondissement spirituel ; des milieux sociaux où la cage de la prison religieuse s'est ouverte ou entrouverte ; des lieux où l'islam donne encore le meilleur de lui-même, c'est-à-dire une culture du partage, de l'honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l'être humain et la réalité ultime qu'on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d'islam et partout dans les communautés musulmanes du monde des consciences fortes et libres, mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans assurance, sans reconnaissance d'un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou bien même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l'instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J'ai mon propre rapport à l'islam » n'a été reconnu par « l'islam officiel » des dignitaires. Ceux-là au contraire s'acharnent à imposer que « La doctrine de l'islam est unique » et que « L'obéissance aux piliers de l'islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm).

Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l'une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l'un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d'un Bien et d'un Mal, d'un licite (halâl) et d'un illicite (harâm) que personne ne choisit, mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées, tu associes encore la religion et la violence - contre les femmes, contre les « mauvais croyants », contre les minorités chrétiennes ou autres, contre les penseurs et les esprits libres, contre les rebelles - de telle sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad !

Alors, ne t'étonne donc pas, ne fais plus semblant de t'étonner, je t'en prie, que des démons tels que le soi-disant État islamique t'aient pris ton visage ! Car les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, que tu réformes chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! Tu ne peux plus faire moins que ta révolution spirituelle la plus complète ! C'est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction. Quand tu auras mené à bien cette tâche colossale - au lieu de te réfugier encore et toujours dans la mauvaise foi et l'aveuglement volontaire, alors plus aucun monstre abject ne pourra plus venir te voler ton visage.

Cher monde musulman... Je ne suis qu'un philosophe, et comme d'habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu'à faire resplendir à nouveau la lumière - c'est le nom que tu m'as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ».

Je n'aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français: «Qui aime bien châtie bien». Et au contraire tous ceux qui aujourd'hui ne sont pas assez sévères avec toi - qui te trouvent toujours des excuses, qui veulent faire de toi une victime, ou qui ne voient pas ta responsabilité dans ce qui t'arrive - tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi.

Merci Monsieur.

 

06/09/2015

GRAND ECART PAPAL...!!!

Ce n'est pas nous qui le disons!!!

"Il y a une maladie dans l’église (ndlr : romaine), celle de semer la division et la zizanie.../... Ceci est une maladie de notre église : semer la division, la haine et non la paix.".

Pour une fois que le pape émet une vérité celle-là est magistrale car toute l'histoire de l'église romaine, fondée sur les ruines de l'Empire constantinien et drapée dans se oripeaux, en fourrnit des preuves éclatantes. A commencer par le mensonge de la "donation de Constantin" et par la manipulation du Symbole des Apôtres (Crédo) qui a vu l'introduction du Filioque, source du plus grand schisme de l'Eglise du Christ : Une, Sainte, Universelle et Apostolique (ce que n'est aucunement l'église romaine avec sa soif de pouvoir, ses dogmes contraires au sens commun et ses nombreux scandales).

Aujourd'hui encore ce pape, comme ses prédécesseurs, qui furent parfois calamités pour le monde et l'humanité, ne manque jamais une occasion de fustiger les lois libérales sur lesquelles s'appuient de plus en plus et de mieux en mieux les sociétés modernes contre les pseudos lois divines. Il suffit de relire ses discours pour comprendre combien la laïcité française par exemple lui fait horreur et pour voir combien ses propos attisent habilement la haine et sont loin du discours de paix dont il se réclame tant.

Pourtant rien n'est plus Christique que le principe de laïcité qui invite, comme l'a fait Jésus, à poser les armes de la croyance en un dieu supérieur aux autres, à ouvrir ses bras à l'autre qui pense sa foi autrement ou même qui ne l'a pas, à considérer tous les hommes comme frères, à partager le pain et la connaissance gages de liberté, d'égalité et de solidarité... et dans la pratique quotidienne à opposer la paix à la violence.

Renvoyons donc ce pape à ses chères études, notamment celles des Evangiles, lui qui fait semblant de s'appitoyer sur le sort des réfugiés et autres migrants trop heureux qu'il est de voir ainsi destablisées les sociétés démocratiques européennes par ces flots de malheureux mais, en même temps, inquiet qu'il est de voir sa totalitaire emprise religieuse sur les populations se réduire à peau de chagrin devant l'implantation massive en Europe d'une autre religion que la sienne.

Comment comprendre autrement que par la manipulation des foules religieuses la "résistance" de certains pays "très catholiques" interdisant l'entrée des immigrés d'origine musulmane sur leur sol.

La France quant à elle n'a jamais eu peur de l'immigration et a toujours généreusement ouvert ses bras aux malheureux du monde... même si l'intégration de certains migrants peut s'avérer plus difficile que d'autres.

24/04/2015

Ah les bons apôtres!

Quelle hypocrisie!!!

La récente tentative d'attentat, heureusement déjouée, contre deux églises parisiennes ne peut que soulever l'indignation de tous ceux qui sont attachés à la liberté de culte, de conscience, de pensée... à la laïcité. Et c'est aussi intolérable que les atteintes portées aux mosquées, aux synagogues et autres lieux de recueillement ou de témoignage.

Point trop n'en faut quand même. Ainsi de l'archevêque de Paris, le Cardinal Vingtrois qui déclare :

Nous attaquer, c'est attaquer une religion, mais c'est attaquer aussi une vision de l'homme et une vision de la vie collective,..." ou encore ".../... nous ne voulons pas nous incliner devant une conception du monde qui ferait de nous des ennemis les uns des autres."...

On croit rêver car déclarer comme l'a récemment fait le pape que "l'athéisme est un danger mortel pour l'église romaine et le monde" n'est-ce pas attaquer une vision de l'homme, une vision de la vie collective... certes sans le dieu des cathos (lequel au passage n'est pas le même pour les juifs et les musulmans alors qu'il est révélé par le même livre)? N'est-ce pas semer des ferments de division, pousser à se dresser en ennemis les uns contre les autres?

Quand ce même pape refuse un ambassadeur au motif de son homosexualité, d'une divergence de vue à propos du mariage pour tous, du libéralisme français en matière de mœurs, des lois en faveur de l'IVG, de la contraception, de la fin de vie digne... de la laïcité... n'est-ce pas une tentative de dresser les uns contre les autres, catholiques obtus contre citoyens libres de se diriger comme ils l'entendent?

Et que dire des positionnements de tous ces clercs qui n'ont pas assez de mensonges, de faux témoignages, de calomnies pour stigmatiser la Franc-Maçonnerie et les Francs-Maçons. N'est-ce pas s'attaquer à une vision de l'homme, à une vision de la vie collective fondée sur la liberté de l'homme d'être, de croire, de penser, de se gouverner... autrement qu'en suivant aveuglément les sentiers de cette église qui se prétend universelle alors que tout, et notamment son système d'exclusion, démontre qu'elle ne l'est pas?

Tant d'hypocrisie porterait à rire si son étalage ne portait aux coups de pieds aux fesses.

 

14/04/2015

Coup de gueule...

La vaticonerie en action

Selon les spécialistes, le silence anormalement long du Vatican, de plus de deux mois, sur la proposition par le président de la République française du nom d'un nouvel amabassadeur auprès de la chaise percée romaine, équivaudrait à un diplomatique refus d'accréditation.

Et ces mêmes spécialistes de s'étonner d'une telle position - qui ne peut être que missionnaire - à l'encontre d'un homme dont tout le monde, sauf quelques excité(e)s de la calotte, semble louer les éminentes compétences et qualités humaines et diplomatiques. Eminentes compétences et qualités dont il aurait fait preuve lorsqu'il était numéro deux de la diplomatie française en Italie. Si bien même que cette candidature est soutenue par d'éminents épiscopes français.

Le motif du refus vaticonesque serait lié au fait que le candidat proposé est homosexuel**... par ailleurs bon chic bon genre.

Comment s'en étonner de la part de la tête du plus important réseau de pédophiles qu'on ait jamais connu et pas autrement gêné que ça de se poser en donneur universel de leçons?

Il est en tous cas clair désormais que le grand gourou blanc n'aime pas les homosexuels...

Nous n'avons pas de conseil à donner à notre président mais il nous semblerait opportun de renvoyer dans ses foyers le nonce apostolique. Pas d'ambassadeur français au vatican = pas d'ambassadeur vaticonesque en France.

Et après tout à quoi nous sert-il d'entretenir une ambassade dans un timbre poste? Pour paraphraser Staline : combien le vatican va-t-il nous acheter de Rafale, de sous-marins, de portes-avions atomiques, de centrales nucléaires... et autres fleurons de nos industries ou de notre agriculture?

Est-il prêt à accueillir chez lui tous les braillards, tous bien nantis, antirépublicains des manifs pour tous, du Christ-Roi contre la laïcité, l'IVG, la contraception, le mariage pour tous, l'égalité hommes-femmes...? Ca ferait de la place pour recevoir ceux qui hélas connaissent le malheur dans leurs pays.

Et si on commençait par lui renvoyer tous ces évêques et épiscopes sans vergogne qui frayent étrangement avec l'extrémisme de la droite fascisante, qui ont spolié des milliers de vieux serviteurs de l'Eglise Une, Sainte, Universelle et Apostolique (ce que n'est pas l'église romaine avec ses excommunications, anathèmes, interdits... contraires à l'Evangile)..., qui tendent néanmoins leurs sébilles à l'état républicain et laïc pour renflouer les diocèses en faillite, leurs caisses sociales, leurs écoles... etc... Ca nous ferait de sérieuses économies après avoir épongé leurs déficits abyssaux.

Un peu de décence messieurs qui vous parez d'atours que les paons du monde entier ne désavoueraient pas.

Aux dernières nouvelles le bras de fer continue entre le saint siège et l'Elysée... difficile en effet d'être à la fois en communication parfaite avec les basses fosses et le ciel...

Le pape aurait communiqué son refus à l'intéressé en le justifiant au motif de "mariage pour tous" dont l'adoption en France aurait déplu à celui qui n'a jamais entendu les "vols du condor" argentins au dessus de sa tête ni les cris des enfants arrachés à leurs parents par les militaires du dictateur Videla. C'est là ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de la France.

A ce stade de sottise diplomatique ce n'est plus de la crispation mais c'est sans conteste "constipado cérébral". 

 

**PS : Nous ne sommes en rien militants de la cause homosexuelle mais nous sommes agacés de voir que derrière l'humilité de façade de tous ces calotins se cache en réalité une incommensurable prétention à régenter le monde.