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09/05/2012

Les idées fausses ça suffit!

Il est possible de lire sur différents sites prétenduement catholiques de curieuses théories économiques tendant à démontrer qu'en France les pauvres s'enrichissent alors que, pauvres malheureux brimés, les riches s'appauvrissent.

Ainsi sur le site "Docteur Angélique" sous la plume d'un nommé Philippe Fabry un récent article (après d'autres de la même veine et/ou par d'autres auteurs) sous le titre "Les pauvres s'appauvrissent. Un mythe".

En réponse à cette nauséeuse prose nous ne pouvons que reproduire intégralement ici l'excellent article de "ATD-Quart Monde" dont nous avons repris en titre le titre. 

Pauvreté, immigration, assistanat, fraude... : cassons les idées reçues. Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste.

 

Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat. 

1) Sur la pauvreté, les revenus et les patrimoines 

« La pauvreté a diminué en France entre 2006 et 2009 »  

Faux. Le gouvernement a publié le 19 octobre 2011 son rapport sur l’évolution de la pauvreté en France, qui conclut effectivement à une baisse de 5% du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté entre 2007 et 2009. Mais cette diminution de 5% concerne le taux de pauvreté « ancré dans le temps », contesté par de nombreux experts et associations de lutte contre la pauvreté (voir www.uncitoyenencampagne.com/ ?p=120).
Tous les indicateurs de l’INSEE montrent au contraire que la pauvreté et son intensité se sont aggravées entre 2006 et 2009 (on n’a pas d’indicateurs plus récents) :
le taux de pauvreté à 60% du revenu médian est passé de 13,1% en 2006 à 13,5% en 2009, soit 8,2 millions de personnes,
entre 2000 et 2008, le nombre de personnes sous le seuil de 40% du revenu médian est passé de 2,7 à 3,2 millions (et pas de chiffre en 2009 ! pourquoi ?).
Sources : voir en particulier
www.insee.fr/fr/themes/document.asp ?ref_id=ip1365

 À savoir : on parle souvent des inégalités de revenus, mais c’est surtout au niveau des patrimoines et donc au moment des héritages que les inégalités se creusent : les 10% des ménages les moins aisés détiennent moins de 2 700 euros de patrimoine brut (avant remboursement des emprunts). Les 10% les mieux dotés disposent d’un patrimoine supérieur à 552 300 euros. Soit un rapport de 1 à 205, qui a crû de près d’un tiers depuis 2004. Un écart bien plus important que celui relatif aux revenus, qui était en 2009 de 4,2 entre les 10% les plus modestes et les 10% les plus riches. Source : www.insee.fr/fr/themes/docum…

 2) Sur les minima sociaux

2-1) « La France distribue des minima sociaux élevés. »

Faux. La France est dans la moyenne européenne. En France, le montant des minima sociaux pour une famille de deux enfants s’élève à 72% du seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, alors qu’il est en moyenne de 76% dans l’Union Européenne (source OCDE, cité dans la revue Études et résultats de la DRESS du ministère de l’Emploi, n°464, février 2006)
Par ailleurs, le montant des minima sociaux (RSA, AAH) ne connaît pas la même progression que l’ensemble des revenus. En 1988, le Revenu Minimum d’Insertion équivalait à 50% du SMIC. En 2012, le RSA socle est à 42% : soit 474,93 € pour une personne seule.

2-2) « Il n’y a pas assez d’argent dans les caisses pour augmenter les minima sociaux »

Faux. D’une part, la moitié seulement des 7,5 milliards € prévus pour le RSA sont effectivement dépensés, à cause des non-recours (voir 2-4). D’autre part, il est possible de prendre des mesures (en particulier de plus grande justice fiscale) afin d’accroître les recettes de l’État et des collectivités territoriales.

2-3) « Les pauvres font des enfants pour toucher des aides et des allocations. »

Faux. Ce n’est pas avec les allocations qu’on peut vivre dignement en famille ; une famille proche du seuil de pauvreté s’appauvrit encore plus lorsqu’elle s’agrandit. Démonstration pour une famille de deux enfants. Le seuil de pauvreté est pour elle de 954 € (seuil de pauvreté à 60% du revenu médian) x (1+0,5+0,3+0,3)= 2003 € mensuels. Disons que cette famille a 2100 € de revenus (y compris allocations familiales). Elle se situe juste au-dessus du seuil de pauvreté. Si un nouvel enfant survient, son seuil de pauvreté deviendra 954 € x (1+0,5+0,3+0,3+0,3) = 2290 €. Ses revenus seront augmentés de 161 € d’allocations familiales, soit 2261 €. Elle passera alors sous le seuil de pauvreté. Pour tout nouvel enfant, le revenu de la famille (en l’absence d’autre variation de revenu) s’élèvera de 161 € d’allocations familiales, et son seuil de pauvreté s’élèvera de 0,3x954 € soit 286 €. C’est ainsi que l’on décourage les familles pauvres d’avoir des enfants…

2-4) « Les gens font tout pour toucher le maximum d’aides »

Faux. La moitié des personnes éligibles au RSA n’en fait pas la demande (source Odenore http://bit.ly/zfPwiI). Voir aussi 6-4) pour les taux de non-recours aux prestations sociales. Les raisons : la volonté de ne pas dépendre de l’aide publique, la complexité des démarches, le manque d’information, le souhait de ne pas être contrôlé… 

2-5) « Les pauvres demandent tous des droits, mais ça va avec des devoirs »

Tout à fait. Mais la société doit aussi engager des moyens suffisants pour que son devoir de soutenir les personnes en difficulté ne consiste pas uniquement en du contrôle, mais se traduise en un accompagnement réel. Or « Le suivi des allocataires du RSA paraît s’être dégradé, puisque, pour les seuls allocataires du RSA socle, ils sont un tiers à avoir signé un CER (contrat d’engagement réciproque) alors que près de la moitié de ceux qui touchaient le RMI avaient à l’époque un contrat d’insertion. » (source Odenore, http://bit.ly/zfPwiI).
Pour ce qui est de l’accompagnement des chercheurs d’emploi, il n’est pas à la mesure des besoins. Le nombre moyen de demandeurs d’emploi suivis par conseiller de Pôle Emploi était de 85 fin 2008, 95 en 2009, puis 105,8 fin décembre 2010. Le Sénat et le Conseil Économique Social et Environnemental estiment qu’il faudrait se rapprocher de la cible de soixante demandeurs d’emploi par conseiller (Source : rapport du Sénat sur Pôle emploi, juillet 2011, téléchargeable sur
www.senat.fr/rap/r10-713-1/r…) 

2-6) « On peut s’en sortir mieux au RSA qu’avec le SMIC »  

« Un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu’un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au SMIC » a déclaré le ministre Laurent Wauquiez le 8 mai 2011. Cette affirmation est fausse. Exemple d’un couple locataire en Île-de-France :

 

 

Ressources mensuelles (y compris APL) pour un couple sans emploi ni allocations chômage (RSA Socle)

 

Ressources mensuelles (y compris APL) pour un couple avec un SMIC à 1000€ mensuel net (+ RSA activité)

 

Sans enfant avec aide au logement (APL)

 

598(RSA)+360(APL)=958€

+ droit à la CMUC

 

1000+200(APL)+218(RSA activité) = 1418€

pas de droit à la CMUC

 

Sans enfant et sans APL

 

712€

+ droit à la CMUC

1000+332(RSA activité) = 1332€

pas de droit à la CMUC

 

Avec deux enfants et APL et Allocations familiales=126€

 

859+470(APL) = 1329€

+ droit à la CMUC

 

1000+390(APL)+126(AF)+350(RSA activité) = 1866€

+ droit à la CMUC

 

Avec deux enfants et sans APL. AF=126€

 

997€

+ droit à la CMUC

1000+126+491(RSA activité) = 1617€

+ droit à la CMUC

 

 

NB :
Les simulations d’APL ont été effectuées sur le site

www.caf.fr pour un loyer de 700€ à Paris.
RSA activité = Montant forfaitaire RSA + 62% des revenus d’activité du foyer – Ressources du foyer – Forfait d’aide au logement (voir
http://bit.ly/yB2UJy). Pour notre premier calcul, cela donne 712+(1000x62%)-1000-114=218€. Note : 114€ est le forfait à déduire en 2012 pour une famille de deux personnes bénéficiant d’une aide au logement. Pour la situation avec deux enfants, cela donne 997+(1000x62%)-1000-126-141=350€. Note : 141€ est le forfait à déduire en 2012 pour une famille de trois personnes et plus bénéficiant d’une aide au logement.
Le RSA socle comprend les allocations familiales.
Pour avoir accès à la CMUC (Couverture Maladie Universelle Complémentaire), les revenus mensuels doivent être inférieurs à 971€ pour une famille de deux personnes et 1360€ pour 4 personnes. Sont inclus dans ce calcul les revenus de la famille (hors RSA mais y compris allocations familiales) et un forfait logement pour les locataires bénéficiant d’une aide au logement : 114€ mensuels pour une famille de deux personnes en 2012 et 141€ pour plus de trois personnes (sources :
www.cmu.fr/site/cmu.php4 ?Id=17 et www.cmu.fr/userdocs/232-2-20…).

 Deux commentaires :
effectuer ces calculs est un véritable parcours du combattant, et plusieurs témoignages nous montrent qu’il y a parfois des écarts entre la théorie et la réalité. Comment une famille aux revenus modestes peut-elle prévoir ses revenus sur les mois à venir ?
Nous n’avons pas pris en compte des dépenses de garde d’enfant ou de services essentiels (transport, gaz, électricité…) qui peuvent être différentes entre une famille percevant un SMIC et une famille percevant le RSA socle.

 3) Sur le budget des familles

« Le pouvoir d’achat moyen des Français a augmenté entre 2007 et 2010 »

 Vrai et faux. Le pouvoir d’achat global au niveau de la France a légèrement augmenté. Mais, compte tenu de l’augmentation de la population, le « pouvoir d’achat du revenu arbitrable » (une fois que les dépenses obligées – loyer, assurance, électricité… - ont été payées) par personne a baissé de 0,1% entre 2008 et 2010 (source INSEE http://bit.ly/yVkn0T).
Par ailleurs, pour les revenus les plus modestes, la situation est plus grave. Par exemple, de 1992 à 2006, les dépenses incompressibles dans leur budget sont passées de 52 à 74%. Selon le Secours catholique (Message, février 2011) : « se chauffer devient un luxe pour des millions de personnes », 3,4 millions de personnes subissent la précarité énergétique, les demandes d’aide au chauffage ont augmenté de 50% entre 2008 et 2009 au Secours Catholique.
Le prix du gaz a augmenté de 50% en 5 ans ; les loyers depuis 2000 : + 30%. ; électricité : + 6% en un an ; carburants : + 15% en un an (source rapport de la CLCV, octobre 2011).
Voir aussi le dossier annuel 2011 de la MRIE Rhônes-Alpes, sur
http://bit.ly/wjG2to

 4) Sur le travail, le chômage et la retraite 

« Les pauvres ne veulent pas travailler. »  

Faux. Les études convergent : 64% des chômeurs interrogés dans huit pays européens déclarent qu’ils veulent retrouver un emploi, même si cela ne leur procure pas un gain financier, alors que seuls 48% des personnes déjà en emploi déclarent vouloir conserver leur travail dans une telle situation (source : étude coordonnée par Duncan Gallie en 1999, citée par Jean Gadrey, http://bit.ly/wYVO4W).
L’enquête « L’influence des incitations financières sur le retour à l’emploi des bénéficiaires de minima sociaux » menée en 2009 par la Direction Générale du Trésor montre bien que la valeur accordée au travail et la volonté d’assurer le meilleur avenir possible aux siens conduisent la plupart des bénéficiaires à accepter la reprise d’un emploi, même sans gain financier immédiat (
http://bit.ly/ADZjZG). Les principaux freins évoqués pour la reprise d’un travail sont le manque d’emplois, de moyens de transport, de formations adaptées, de modes de garde accessibles, etc. 

« Il y a des pauvres qui veulent s’en sortir et d’autres qui ne veulent pas. »  

Faux. Personne n’accepte de vivre dans la misère. La distinction entre « bons pauvres » et « mauvais pauvres » traverse toute l’histoire de la pauvreté (cf. les ouvrages de Paul Christophe sur le sujet). Cette distinction est surtout le reflet de l’impuissance de l’action publique ou de son manque de volonté de s’attaquer vraiment à la pauvreté. Faute de quoi, on s’attaque aux pauvres : c’est plus facile. 

« Les bénéficiaires du RSA ne font pas d’efforts réels pour chercher du travail. »  

Faux. La plupart des bénéficiaires du RSA ont l’obligation de chercher un emploi, sous peine de diminution ou suspension de l’allocation.  

« Si on veut vraiment travailler, on trouve. »  

Faux. Dans l’état actuel du marché de l’emploi (entre trois et cinq millions de chômeurs en France en 2012, selon la catégorie que l’on considère), tout le monde ne parvient pas à trouver du travail. De plus, certaines personnes restées depuis longtemps sans travail ont besoin d’être particulièrement soutenues pour revenir à l’emploi. Quelques chiffres : 

Le chômage coûte chaque mois 2,2 milliards d’euros à l’Unedic (source rapport du Sénat (juillet 2011) sur Pôle emploi, téléchargeable sur www.senat.fr/rap/r10-713-1/r…),
les plus pauvres cotisent comme les autres pour leur retraite, mais perçoivent moins de retraite dans la mesure où leur espérance de vie est moins importante (voir 6)),
Taux de chômage chez les 16-25 ans : 8,7% chez les bac+2, et 35% chez les non-diplômés (voir Voir
http://www.cerc.gouv.fr/rapports/ra…, page 36-37). Le taux de chômage des 15-29 ans est en 2009 de 29,5% en zone urbaine sensible et de 16,9% en moyenne nationale (source DARES, Analyses, octobre 2010, n°072).

 5) Sur le logement

« La construction de logements sociaux se développe à un rythme suffisant en France. »

 Faux. Le niveau de la production a progressé régulièrement jusqu’en 2007 mais s’est effondré depuis : seulement 333 000 logements ont été commencés en 2009 (contre 435 000 en 2007), ce qui met à mal les objectifs du DALO. On estime que le niveau de déficit va atteindre le million de logements. De plus, la progression des logements sociaux tient surtout à l’augmentation de logements accessibles seulement aux classes moyennes (nombre de logements PLS multiplié par 10 entre 2000 et 2010) alors que les logements accessibles aux familles les plus modestes augmentent bien plus faiblement : le nombre de PLAI a été multiplié par 2 sur la même période (rapport Mal logement 2011 de la Fondation Abbé Pierre). 

« Les logements sociaux devraient être attribués en priorité aux gens qui travaillent. »  

Faux. L’impératif de solidarité nationale exige que chacun, qu’il ait ou non un emploi, puisse disposer d’un logement adapté à ses ressources. Le droit à un logement digne est reconnu pour tous les citoyens en France. De fait, on constate malheureusement aujourd’hui que les personnes possédant un emploi accèdent en priorité aux logements sociaux. 

« En période de restriction budgétaire, il est normal que l’État réduise l’aide au logement social. » 

Faux. C’est la réalité mais c’est un mauvais calcul. Tout d’abord parce, en contrepartie, "l’ensemble des crédits que l’État consacre à la politique d’hébergement peut être estimé à 1,5 milliard d’euros" chaque année (source Cour des comptes, http://bit.ly/wWR0ZY).
Par ailleurs, l’absence de logement stable provoque pour une famille des ruptures durables dans l’emploi, la santé, la scolarité… qui auront des conséquences et des coûts élevés pour la collectivité.

 6) Sur la Sécurité sociale et la santé

6-1) « Les pauvres sont des fraudeurs. »

 Faux. La fraude aux prestations sociales est évaluée à environ 3 Milliards € et concernerait 1% des particuliers (source Cour des comptes, http://bit.ly/pszAmR). 90% de ces 3 Milliards sont récupérés.
La CNAF estime le taux de fraude à 0,46% pour les prestations familiales, 3,1% pour l’API (Allocation Parent Isolé), 3,6% pour le RMI-RSA (source : AFP, 29 avril 2010).
À comparer avec :
la fraude aux prélèvements sociaux, évaluée à entre 8 et 12 Milliards € et concernerait 10% des entreprises (source Conseil des prélèvements obligatoires en 2007)
la fraude fiscale en France, évaluée à entre 20 et 25 Milliards € par le Conseil des prélèvements obligatoires en 2007, ou 30 Milliards € par la Direction du Budget, ou encore 50 Milliards € par la Commission Européenne.

 6-2) « Les bénéficiaires de la CMU en profitent pour faire des soins de confort dont ils n’ont pas vraiment besoin » 

Faux. La CMU est très restrictive. 

6-3) « Grâce aux bons CAF, les enfants des familles défavorisées ont un accès normal à la culture, au sport, etc. »  

Oui et non. Ces aides sont appréciables, mais elles nécessitent un financement complémentaire plus ou moins important par les familles. Et il faut anticiper les besoins pour faire les demandes à temps. 

6-4) « Grâce à la CMU, à la CMUC et à l’ACS, tout le monde bénéficie d’une protection santé satisfaisante. »  

Faux. En 2008, 1,5 million de personnes sur les 6 millions de bénéficiaires potentiels ne disposaient pas de la CMU (couverture maladie universelle). Au 31 décembre 2010, une étude du Fonds CMU estimait que le nombre de personnes n’ayant pas recours à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) était de plus de 20%. Pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), le taux de non-recours est 80%. Par ailleurs, en 2008, 22 % des bénéficiaires de la CMU-C déclaraient avoir renoncé à certains soins pour des raisons financières au cours des 12 derniers mois (source : Boisguérin, Després, Dourgnon, Fantin, Legal, 2010, Étudier l’accès aux soins des assurés CMU-C, une approche par le renoncement aux soins, In Santé, soins et protection sociale en 2008. Paris : IRDES, 2010/06, 31-40). 

6-5) « Pour ce qui est de l’espérance de vie en France aujourd’hui, nous sommes relativement égaux. »

 Faux. À la fin des années 1990, un ouvrier ayant 35 ans vivra encore en moyenne 39 ans, un cadre 46 ans et un chômeur 28 ans. Ces inégalités d’espérance de vie sont croissantes en France (source : Monteil C., Robert-Bobée I., 2005, Les différences sociales de mortalité : en augmentation chez les hommes, stables chez les femmes, INSEE Première, 1025).

 7) Sur le placement des enfants 

« Les enfants placés ont la chance de connaître une vie meilleure et de découvrir un autre milieu que le leur. »  

Faux. Pour un grand nombre d’enfants et de parents, le placement est une solution qui crée des ruptures profondes alors qu’il pourrait souvent être évité. "Une personne sans domicile sur cinq a dû quitter le domicile de ses parents avant l’âge de 16 ans - proportion six fois plus élevée que dans le reste de la population" (source www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc… 

« Si on place les enfants, c’est à cause de la maltraitance. »  

Faux. Les causes du placement d’un enfant d’une famille pauvre tiennent souvent aux conditions d’accès de la famille au logement, à la santé, etc. Des difficultés pourraient dans de nombreux cas être résolues par un soutien à la famille qui coûterait par ailleurs moins cher que la solution du placement. « Six milliards d’euros sont dépensés chaque année de façon empirique, sans que l’on cherche à contrôler les acteurs de la protection de l’enfance, ni à connaître l’efficacité de ces interventions » (rapport « La protection de l’enfance » de la Cour des comptes, octobre 2009). 

8) Sur la fiscalité et les impôts 

« Les pauvres ne paient pas d’impôts »

 Faux. Le taux moyen d’imposition (impôts directs et indirects) des 10% les moins riches est d’environ 40%, celui des 0,1% les plus riches d’environ 37%, et celui des revenus moyens de 45 à 48% (source : calculs effectués par les économistes Saez, Landais et Piketty à partir des données INSEE). NB : pour les plus hauts revenus, les taux réels d’imposition sont souvent très inférieurs aux taux affichés, à cause des niches fiscales. Grâce à elles, une partie des plus hauts revenus échappe à une part de l’imposition. 

« Les plus pauvres peuvent se faire exonérer de charges et d’impôts »

 Oui, mais il faut effectuer beaucoup de démarches avant d’obtenir ces exonérations et il faut les renouveler régulièrement.

 9) Sur l’immigration

9-1) « L’immigration augmente d’année en année en France »

Faux. http://www.insee.fr/fr/themes/table… 

9-2) « Si on renvoyait les étrangers [1] dans leur pays, il y aurait moins de chômage en France » ou « Les étrangers prennent des emplois aux Français » ou « Ce sont les étrangers qui creusent le trou de la Sécurité sociale »

 Faux. Globalement, la présence des populations de nationalité étrangère en France crée de la richesse et donc de l’emploi, grâce à l’apport de consommation, d’impôts et de cotisations (voir 9-6)). Les étrangers sont aussi consommateurs, ils créent une demande supplémentaire et des emplois. Les études montrent que les migrants arrivant créent leurs propres emplois. « En imaginant une augmentation de 10% du flux d’immigration au Royaume-Uni en 2007, le taux de chômage n’augmenterait alors que de 0,01 point au bout de 13 ans. » (http://dailleursnoussommesdici.org/…). 

9-3) « La France est un des pays d’Europe qui accueille le plus d’immigrés »  

Faux. « Avec un taux d’accroissement naturel de 4 pour 1000 et un taux d’accroissement migratoire de 1 pour 1000, la France est le pays d’Europe dont la croissance démographique annuelle dépend le moins de l’immigration » (tableau 2 page 2 du document « Cinq idées reçues sur l’immigration », source INED pour l’année 2001). En 2010, la part des personnes immigrées sur la population totale s’élevait à : Autriche (16 %), Suède (14 %), Espagne (14 %), États-Unis (13 %), Allemagne (13 %), France (11 %) [2], Pays-Bas (10 %), Royaume-Uni (10 %), Belgique (9 %), Italie (7 %) (source INED, http://bit.ly/hK5Qrp).  

9-4) « Les familles immigrées font beaucoup plus d’enfants que les familles françaises natives » 

Pas tant que cela. « Dans la période 1991-1998, le nombre moyen d’enfants par femme était de 1,65 pour les seules françaises natives. Les femmes immigrées avaient en moyenne 2,2 enfants (source document « Cinq idées reçues sur l’immigration », INED, 2004)  

9-5) « La France accueille toute la misère du monde » (sous-entendu : « Ce sont les populations les plus pauvres qui immigrent en France »)

Faux. « Dans l’ensemble, les migrants représentent par rapport aux non-migrants de la société d’origine une population sélectionnée : en meilleure santé, plus instruite, plus entreprenante, dotée d’un minimum de ressources » (source document « Cinq idées reçues sur l’immigration », INED, 2004). La part des immigrés diplômés de l’enseignement supérieur est passée de 12 à 25% entre 1990 et 2007. La moyenne nationale est de 29% (Insee et http://dailleursnoussommesdici.org/…). 

9-6) « L’immigration coûte 48 milliard d’euros à la France en prestations sociales »

 Vrai. Mais elle rapporte 60 milliards d’euros en impôts et cotisations sociales chaque année (source ministère de la Santé et des affaires sociales et étude de l’université de Lille-II de juillet 2010, voir http://dailleursnoussommesdici.org/…). La population immigrée est en moyenne plus jeune et en bonne santé que les autres habitants de la France. Or dans les prestations sociales la maladie pèse 47% et la retraite 31% (les autres dépenses étant les allocations chômage, le RSA, les allocations logement et les allocations familiales). La population immigrée est donc une chance pour aider au paiement des retraites.
En moyenne, la contribution nette de chaque immigré (différence entre ce qu’il verse et ce qu’il reçoit en impôts et cotisations sociales) est de l’ordre de 1500 € par an.
Voir "Migrations et protection sociale : étude sur les liens et les impacts de court et long terme" (ministère de l’Emploi, 2010,
http://bit.ly/wo0Jxt), ainsi que www.telos-eu.com/fr/article/… ("En l’absence de l’immigration, le besoin de financement de la protection sociale en France augmenterait de 2 points de Produit Intérieur Brut (PIB)".
Bien sûr, l’apport de l’immigration à notre pays ne se limite pas à cet aspect comptable. Il est aussi et surtout humain, culturel, scientifique, artistique, etc. 
 

9-7) « Les étrangers peuvent profiter facilement des minima sociaux. »  

Faux. Il faut être en possession d’un titre de séjour et d’une carte de travail depuis au moins cinq ans pour bénéficier du RSA si on est natif d’un pays extérieur à l’Union européenne.  

9-8) « Les étrangers augmentent la délinquance »

 Faux. 12,7% du nombre de condamnés sont étrangers (source : ministère de la Justice), alors qu’ils représentent environ 8% de la population de la France (voir 9-3)). L’écart n’est pas si important que veulent le faire croire certains hommes politiques. 

10) Sur l’école 

« Ce n’est pas à l’école de régler tous les problèmes de la société » 

Vrai et faux. La loi d’orientation sur l’école de 2005 dit : « La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société. » Cela dit bien que le rôle de l’école n’est pas seulement de transmettre des connaissances, mais aussi de permettre aux élèves de se construire des compétences, dont celle de pouvoir vivre avec d’autres différents de soi.
Elle doit aussi permettre à tous d’acquérir ces connaissances et compétences. Mais on constate qu’elle peine à atteindre ces objectifs et à réduire les inégalités sociales, dans la mesure où l’échec et la réussite scolaire sont de plus en plus liés à l’origine sociale. En réalité, le fonctionnement actuel de l’École en France vise aussi un objectif non déclaré : sélectionner les meilleurs élèves qui s’orienteront ensuite vers des études supérieures et les postes de responsabilité. 

« Dans les familles pauvres, les parents sont démissionnaires et se désintéressent de l’école »  

Faux. Les parents défavorisés ont souvent peur de l’école car ils sont marqués par leur échec d’enfant. Par ailleurs, 80% des mères non-diplômées s’estiment dépassées pour aider leurs enfants dans leurs études au collège, contre 26% seulement des mères diplômées de l’enseignement supérieur (source INSEE, « L’aide aux devoirs apportée par les parents », 2004).
Mais le lien entre pauvreté et échec scolaire n’est pas fatal : il est moins élevé dans la plupart des autres pays développés qu’en France, et très faible dans des pays comme le Canada, la Finlande, le Japon ou la Chine (source étude PISA). 

« Heureusement que l’école est là pour corriger certaines inégalités sociales ! »  

Faux. En France, l’impact du milieu social sur la réussite ou l’échec scolaire est plus grand que dans beaucoup d’autres pays, et il grandit au fil des années. En 2009, plus de 75% des élèves dont les parents sont cadres ou professions intellectuelles ont obtenu le bac général, contre 33% pour les enfants d’ouvriers et 41% des enfants d’inactifs (rapport CESE sur les inégalités à l’école) ; le pourcentage de variation de performance des élèves, en lecture expliqué par le milieu socio économique est de 17% pour la France bien au dessus de la moyenne de l’OCDE (14%), le double de la Finlande du Canada ou du Japon (rapport CESE). 

« Si les enfants pauvres réussissent moins bien à l’école, c’est qu’ils ne travaillent pas »  

Faux. Les causes sont plus complexes que cela. Par exemple, « le niveau de diplôme des parents (particulièrement celui de la mère) et, de manière plus globale, les possibilités d’encadrement de la scolarité par les familles revêtent une importance au moins aussi grande que leur situation socio-économique » (rapport CESE). 

« Les enfants d’immigrés sont plus en échec scolaire que les autres. »  

Faux. C’est la pauvreté qui la plus grande cause d’échec scolaire et non pas l’immigration. À niveau social égal, les descendants d’immigrés ne sont pas en moyennes plus touchés par l’échec scolaire que le reste de la population (CESE). 

« La mixité sociale dans les écoles nuit à la réussite scolaire. »  

Faux. Lorsque l’on met en oeuvre une pédagogie adaptée, les résultats scolaires de tous s’améliorent, comme le montrent les expériences de plusieurs établissements scolaires (voir l’exemple des écoles Anne Frank et Hélène Boucher à Mons-en-Baroeul, celui du collège La Durantière à Nantes – Feuille de route sept/oct. 2011 –, celui du collège Évariste-Galois à Nanterre – Feuille de route novembre 2011 –, etc.).
Par ailleurs, l’école ne doit-elle pas préparer les enfants et les jeunes à vivre ensemble dans le respect des différences ? 

11) Sur les Roms

«Les Roms ne veulent pas travailler. »

Faux. C’est le contraire : tout est fait en France pour que les Roms de Roumanie et de Bulgarie n’aient pas le droit de travailler : une « période transitoire » les empêche d’avoir les mêmes droits que les autres européens avant fin 2013. Pour travailler, ils doivent disposer d’une autorisation de travail. Les délais d’obtention sont de 3 à 6 mois à partir d’une promesse d’embauche à temps plein. Le plus souvent, l’employeur (qui doit en plus payer la taxe dûe à l’OFII – Office Français pour l’Immigration et l’Intégration – pour l’embauche d’un étranger) ne peut attendre la réponse et embauche quelqu’un d’autre.
Le 26 octobre 2009, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a demandé au gouvernement qu’il mette fin à cette période transitoire, ainsi que la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), dans un avis adopté le 22 mars 2012.

 

Travail réalisé par ATD Quart Monde et la MRIE, Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion en Rhône-Alpes. Démonter toutes ces idées fausses, c’est bien. Mais il faut aller plus loin. Lisez les propositions politiques d’ATD Quart Monde :

www.atd-quartmonde.fr/propositionspolitiques.

 

Nous ne ferons pas de commentaire. A chacun de lire et de méditer.

Emmanuel

 

Lettre ouverte à nos amis catholiques

L'un s'en va l'autre arrive.

La France a tranché. Un nouveau Président de la République prendra prochainement ses fonctions tandis que l'ancien s'en ira sans doute reprendre son ancien métier d'avocat.

Il ne nous appartient pas de juger des raisons qui ont provoqué ce changement d'orientation du pays, acquis d'ailleurs à une courte majorité, dont le succès mériterait d'être analysé en détail. Disons que c'est peut être une personnalité, un style et des pratiques qui ont été sanctionnés plus qu'un bilan dont l'histoire nous dira ce qu'il fut réellement mais qui ne peut pas être totalement négatif. Tout comme elle nous dira très vite le vrai possible du projet porté par le nouveau Président dont il ne faut sans doute pas attendre des miracles sauf si la conjoncture venait à se retourner soudainement. L'insistance nouvelle mise par les dirigeants européens sur la nécessité d'ouvrir un volet "économique" dans la politique européenne pourrait en être un des signes.

Quoi qu'il en soit le constat est que les forces de l'anti-France sont à nouveau entré en bataille et avec une virulence renforcée. Nous ne parlons pas ici de ces extrêmes dont on connait depuis longtemps le racisme, l'anti-judaïsme associés à l'anti-maçonnisme et bien sûr la nullité des propositions politiques.

Nous parlons ici de ces mouvances qui se prétendent chrétiennes qui, sous couvert de "points non négociables", dont l'inventeur est le pape, relayé par ses cardinaux, évêques et responsables d'associations, se sont rendus coupables "d'ingérence politique" dans les affaires intérieures de notre pays. Car en effet la publication de plusieurs documents relatifs à ces points non négogiables n'était rien moins qu'un appel lancé aux catholiques de voter pour l'extrême droite ou de s'abstenir. Appel partiellement entendu par les franges catholiques extrémistes et traditionnalistes.

Appel fort heureusement négligé par la très grande majorité des catholiques de ce pays qui n'associe pas le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes, notamment par l'IVG, et le droit de mourir dans la dignité, notamment par les soins palliatifs, avec le meurtre et l'euthanasie. Qui savent très bien que l'enfermement du pays sur lui-même, le rejet de l'autre, au prétexte de politiques illusoires ne répondent pas aux exigences évangéliques. Qui savent très bien que s'il y a nécessité de plus de justice sociale sa mise en actes passe nécessairement par un redressement économique qui oblige tous à l'effort et à l'union.

Et voila que les excités de la calotte s'agitent et appellent ".../... le pays réel, celui des terroirs et des clochers, attachés à la France éternelle, ses traditions et ses coutumes, et fidèle à ses racines chrétiennes et à la foi de ses ancêtres à manifester le 13 mai prochain contre une France rouge.../... qui repose sur une vision intrinséquement anti-chrétienne, anti-familiale et anti-nationale.../... qui vise la déconstruction programmée des fondements de la civilisation chrétienne et de la patrie française.../... en hommage à Jeanne d'Arc.../...". 

On se croirait revenu près de 80 ans en arrière lorsque l'Action Française lançait ses milices à l'assaut de la République, lorsque du haut de leur chaire les curés, "alliant le sabre et le goupillon" invectivaient leurs fidèles pour les exciter contre l'Ecole laïque, le Front Populaire, la juiverie internationale (sic), la franc-maçonnerie... Ou un peu plus tard les incitaient à la collaboration avec le régime nazi.

Là encore on ne peut que louer ces anciennes générations de chrétiens qui, dans l'esprit de résistance dont fit preuve la jeune Jeanne,  leur tournèrent le dos afin de botter les fesses de l'occupant hitlérien et de ses collabos, afin de faire retrouver à notre pays son lustre véritable de Patrie des Droits de l'Homme.

Mais où en est-on aujourd'hui? Qui sont les nouveaux adeptes de l'intransigeance religieuse? Qui sont ceux qui appellent à manifester le 13 mai? Ils ont pour nom "La Cité Catholique", "Civitas" et pour organes un grand nombre des sites internet comme "Le Docteur Angélique", "La Question", "La Cité Catholique", Christ Roi"... et bien d'autres qui distillent leur poison anti-chrétien sous couvert de respect des dogmes, poison anti-démocratique, anti-républicain... anti tout ce qui n'est pas l'étroite pensée de leur grand gourou blanc, de ses affidés y compris ceux qui seraient en dissidence et dont l'un des chefs de file à récemment nié la Shoa.

Nous avons déjà évoqué cette sinistre "Cité Catholique" qui a donné naissance à deux mouvements connus sous le nom de Ichtus et sous celui de Civitas très liés à l'Opus Dei. Le nom a changé mais c'est toujours la même idéologie criminelle qui est portée.

Ainsi de Ichtus, ainsi de CIVITAS, de ses mensonges et actions contre la liberté de penser et de créer dont le porte parole est un nommé Alain ESCADA et le président un amiral, frère de celui de Ichtus, au nom prestigieux mais indigne de ses ancêtres, dont une unité militaire porte le nom en mémoire d'un jeune officier héros de la dernière guerre, apparentés et idéologiquement proches l'un et l'autre d'une certaine élue FN qui se glorifie qu'un de ses ancêtres : ".../... siégeait comme membre du conseil consultatif de la famille française sous le régime de Vichy, qu'un autre fut l'un des fondateurs de l'ordre des chevaliers de Notre-Dame, créé en août 1945, ayant oeuvré pour que la confrérie prenne en charge le milicien Paul Touvier, dès 1949. Ce même devenu grand maître de l'ordre a élevé, en 1964, le responsable du service de renseignements de la Milice de Lyon (Touvier) au rang d'écuyer de l'ordre.../...". Escada, lié à l'extrême droite dure belge, ami de l'homme au bandeau sur l'oeil (qui fut changeant selon ses humeurs) et des dirigeants du FN.

Amis catholiques, qui suivez les enseignement des évangiles plutôt que les impositions ecclésiastiques, qui êtes attachés aux institutions de la République, à la laïcité, qui voulez que tous les français puissent vivre ensemble sans distinction d'origine, de couleur de peau, de religion, d'opinions dès lors qu'elles sont respectueuses de l'autre, ne vous laissez pas séduire par ces sirènes qui, sous prétexte de défense de la foi, veulent vous entrainer vers le reniement des valeurs qui structurent votre vie de croyant et de citoyen.

Amis catholiques qui croyez en la vocation fraternelle et humaniste de notre pays RESISTEZ vous aussi.

Emmanuel

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