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16/02/2006

Foi Juive

Nous nous sommes interrogés de savoir si, comme d'autres religions, la religion Juive avait formulé des interdits contre la FM et l'appartenance de croyants Juifs à cette institution.

Nous avons consulté pour cela plusieurs rabins et membres de la communauté tant en France qu'en Israël même.

La réponse obtenue est "NON" avec le motif suivant : "Les Juifs savent ce qu'ils doivent à beaucoup de Francs-Maçons durant les terribles épreuves de la dernière guerre 1939-1945. Ils n'ignorent pas non plus que la Franc-Maçonnerie a payé, et paye encore dans certains pays, un lourd tribu à l'oppression politique ou religieuse".

Certains de nos Frères juifs ajoutent que "La Franc-Maçonnerie, par le climat de tolérance et d'ouverture à l'autre qu'elle autorise, a souvent permis à de nombreux juifs de s'intégrer dans la communauté nationale, alors que, ni l'époque ni l'état d'esprit ne l'autorisaient.

Selon nos correspondants, il ne semble pas non plus que des mouvements extrémistes juifs (sionnistes, israéliens.... ) aient fulminé contre la FM en général ni en Israël.

Rappelons qu'en France la présence Juive est très ancienne, dès les premiers siècles de notre ére chrétienne sans doute. Rappelons encore que si "le juif" et sa religion ont été souvent très durement caricaturés et dénigrés, voire parfois physiquement agressés et les symboles de la foi mutilés, la France ne semble pas avoir connu, sauf pendant la période 39/45 de sombre mémoire, de ces grandes manifestations anti-juives comme en ont connus certains pays européens proches. 

Nous allons tenter de vérifier les termes de la présente note auprès des autorités religieuses concernées.

 

 

 

21:20 Publié dans B2- Non-Antimaçonnisme religieux (foi Juive) | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : franc-maçonnerie

Commentaires

Il est impossible de ne tenir compte que du XXème siècle et de la Seconde Guerre Mondiale, comme la brièveté de ce texte le laisserait supposer à un lecteur pressé.

En ce qui concerne la discrimination des Juifs ès qualité, on connaît par exemple l'obligation qui leur fut faite, au Moyen Age, de porter ostensiblement sur leur vêtement une rouelle de couleur jaune - marque discriminatoire (et naturellement obligatoire) que le nazisme devait reprendre en remplaçant la rouelle par l'étoile de David.

En tant que Provençal d'origine, je dois rappeler qu'à l'inverse les communautés juives jouissaient en Provence d'un droit particulier qui témoigne (accessoirement) de leur très ancienne présence dans notre pays. Et là je me permettrai d'élargir dans le temps l'estimation que vous faites d'une présence dès les premiers siècles chrétiens : cette présence était notoirement plus ancienne, puisque nous savons que saint Paul avait pour principe, dans ses voyages d'évangélisation, de relâcher dans des ports où se trouvait une communauté juive, et de s'adresser en tout premier lieu à ses frères d'origine pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ. Ce n'est qu'en second lieu que, généralement repoussé par ses frères lorsque (au moins au niveau des élites dirigeantes de la communauté) ils refusaient de le croire, il s'adressait alors aux païens et au besoin aux "barbares" (ceux qui ne parlaient pas le grec et ne faisaient de ce fait pas partie culturellement de l'oecoumène).

La tradition (transmise verbalement mais non autrement documentée) veut que Paul de Tarse ait ainsi relâché au port (grec) de Marseille, où une communauté juive était bien établie - et ce longtemps avant l'exode qui suivit la destruction de Jérusalem en l'an 70. On peut du reste suposer que la communauté de Marseille le reçut favorablement, puisqu'on relève dans la liste des tout premiers évêques chrétiens orthodoxes de Provence des noms hébreux, fait assez rare dans les listes épiscopales - en tout cas pour les Églises plus éloignées des rivages méditerranéens.

Ceci pour rappeler que c'est lorsque la Provence perdit son autonomie, à la suite du (probablement faux) testament du roi René, et fut annexée par la royauté française (avec la complicité tacite du Parlement d'Aix, qui en garda la mauvaise réputation séculaire d'être l'un des trois fléaux de la Provence !) que le port de la rouelle fut imposé par l'occupant franchiman.

Auparavant, chaque communauté juive des principales villes de Provence élisait son Roi des Juifs (d'Aix, de Marseille, de Carpentras, etc.) qui représentait sa communauté devant les édiles municipaux et souvent même faisait partie des "princes" (= premiers) de la cité, participant au sénat de la ville.

On ne peut donc pas faire l'impasse sur le fait historique qu'est la multiplicité des origines de la France actuelle - et l'impossibilité absolue de parler de France en ce qui concerne le Moyen-Age et une bonne partie de la Renaissance. Pour ne prendre que ma chère Provence, l'arrivée des Franchimans marqua le début de la disparition de bien des paramètres de son identité - à commencer par ses armoiries, qui furent remplacées autoritairement par un blason à fleurs de lys ! Et en continuant, sous François Ier, par l'interdiction d'utiliser désormais la langue provençale pour les actes juridiques et notariaux.

Parmi ces traditions, l'ancienne convivialité entre les communautés juives (minoritaires) et les communautés chrétiennes, qui avait été si importante au temps où l'Eglise de Provence était encore orthodoxe, disparut peu à peu, avec la modification progressive de la composante provençale dans la population de plus en plus mélangée, notamment avec l'arrivée de dirigeants envoyés par les rois de France, qui entraîna eu fil des siècle un apport de plus en plus considérable d'immigrants venus du Nord et imprégnés de la mentalité agressivement anti-juive qui y était courante.

Eliazar
Niçois d'origine provençale, et de confession orthodoxe

Écrit par : Eliazar MARIO-VINCENT | 14/03/2006

Bonjour Eliazar

Merci de ce commentaire et des précisions que vous apportez.
Notre objet étant de mettre en évidence les sources de l'anti-maçonnisme en général nous avons volontairement limité notre notice à l'avis des membres de la communauté juive sur la question d'une éventuelle condamnation de la maçonnerie par cette religion.
Nous avons pris acte qu'il n'en n'est rien.
De ce point de vue votre intéressant post n'apporte rien de plus.

Amitiés
Emmanuel

Écrit par : Emmanuel | 14/03/2006

Je découvre votre blog et je trouve nécessaire pour faire front à un antimaçonnisme encore très présent dans notre société, mais je trouve que votre post est inexact.

Je ne sais pas quels rabbins vous avez contacté, mais la franc-maçonnerie dans le judaïsme dit orthodoxe est assez mal vécue par les dignitaires religieux. Evidemment, il n'y a pas d'opprobe, pas de clichés, pas d'intégrisme agissant contre la franc-maçonnerie mais un discours des plus rétifs pour plusieurs raisons :

1. La franc-maçonnerie est vue pour la dite orthodoxie rabbinique comme de l'avoda zara (de l'idolaterie).
2. Selon les règles de la kasherout (du manger kasher), il est interdit de participer aux agapes et même de boire un verre de vin dont la bouteille n'aurait pas été contrôlée par l'autorité rabbinique et débouché par un shomer (gardien [de la kasherout]). D'ailleurs, il est interdit de boire un verre de vin avec des non-juifs (source : shoulkhan arukh).
3. L'origine chrétienne de la franc-maçonnerie est mal ressentie. Dans le REAA et dans le RF, le garde de "chevalier rose-croix" laisse les dignitaires assez dubitatifs et pensent - pour une partie d'entre eux - que la FM est l'antichambre à une conversion au christianisme.

Alors évidemment, chacun est libre d'écouter - ou non - son rabbin et les avis diverges. Mais dans les milieux religieux et pratiquant, vous ne trouverez très rarement des franc-maçons. D'où la méconnaissance, généralement, des rabbins quant à la FM.
Ceci dit, je répète qu'il n'existe pas d'opprobe publique(l'excommunion n'existe pas d'ailleurs) et une large tolérance habite le judaïsme. Mais un juif pieux se verrait certainement débouté par son rabbin quand à une intégration à l'Ordre.

En tant que juif moi-même, je préfère cacher mon appartenance maçonnique à mes coreligionnaires pour éviter ce genre de réactions négatives. Car réactions négatives, il y a.

Frat:.

Écrit par : Eliram | 18/03/2007

Bonjour et merci Eliram.

Votre post est intéressant à plusieurs titres.

Il confirme sans conteste qu'il n'y a pas de fatwa, d'interdit, de fulmination... générale contre la FM par les autorités rabbiniques. Qu'il y ait des courants plus ou moins extrémistes qui expriment des réserves est normal et c'est leur droit (en grande partie fondé, comme vous le signalez, sur l'ignorance de ce qu'est la maçonnerie).

Nous aimerions porter votre point 3 sur certains forums cathos où bon nombre de scripteurs ne manqueraient pas de s'étrangler.

Nous avons dans notre entourage bon nombre de frères juifs dont certains rabbins qui vivent parfaitement bien leur double appartenance. Tout comme les chrétiens cathos ou orthodoxes. Tout comme les musulmans d'ailleurs même si c'est un peu plus difficile pour eux en raison des risques encourus.

Emmanuel

Écrit par : Emmanuel | 18/03/2007