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29/05/2013
CURE ET FRANC-MACON : VIRE DE L'ECAR
Nous relayons ici le communiqué du père Pascal Vesin, curé de Megève et Franc-Maçon, viré de l'église romaine en raison de son appartenance maçonnique. Notre commentaire en suite.
Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2013/06/01/merci-...
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De toute ma vie de prêtre, je n’ai jamais autant souffert. Ce ministère, pour lequel je suis fait, m’est retiré. Cette Eglise que je veux continuer à servir, j’en suis exclu. Car contrairement à ce que l’on dit, je ne quitte pas l’Eglise ; on me l’a fait quitter, me proposant une peine « médicinale ». Une blessure : Je ne suis pas malade.
Cette peine peut être levée si je quitte la Franc-Maçonnerie.
Je n’ai pas envie de quitter la Franc-Maçonnerie, comme je n’ai pas envie de quitter l’Eglise. Je ne choisis pas la Franc-Maçonnerie contre l’Eglise, je choisis de garder ma liberté de penser. Je suis exclu sur un malentendu, par une autorité romaine qui ne connait pas la maçonnerie et qui a refusé de me recevoir et d’entrer en dialogue. Contrairement à ce qu’affirme le communiqué de l’évêché, on ne m’a jamais demandé de renier les dogmes chrétiens ou ma foi : la totale liberté est laissée à chacun de ses membres de croire ou de ne pas croire. Cette réflexion menée en loge ne renie pas la foi personnelle de ses membres, elle inscrit la démarche de foi dans la sphère privée la plus intime de l’Homme.
Je ne veux pas perdre mon ministère à cause de cette incompréhension ou méconnaissance. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai nié en faire partie lorsque Mgr Boivineau m’a interrogé la première fois en 2010 : de plus je ne voulais pas perdre mon ministère à cause de lettres anonymes envoyées comme à la pire époque de notre Histoire.
Cette discrétion, différente de cette notion de secret qui fait naître tant de phantasmes, à laquelle je tenais, est la preuve que je suis animé d’aucune volonté de prosélytisme.
Mais je ne veux pas me battre par démentis interposés ; je ne veux pas salir l’Eglise, je l’aime, même avec ses limite ; je veux qu’Elle entende les vraies questions qui lui sont posées aujourd’hui.
Un combat : L’ouverture au dialogue.
Je ne me situe pas dans un conflit Eglise-Maçonnerie. Conscient des avancées et de l’évolution de ces institutions, il y a des guerres qui n’ont plus lieu d’être. Si l’Eglise et la Maçonnerie se sont construites, dans l’histoire, en se combattant l’une contre l’autre, ce conflit n’est plus d’actualité. En tous les cas, ce n’est pas mon combat.
Mon combat est celui-ci : ma liberté, la liberté dans l’Institution Eglise.
Je n’absolutise aucune institution humaine, je ne défends pas la Maçonnerie, je défends la pluralité de pensée, le dialogue et l’ouverture. L’Eglise n’est-elle pas née plurielle ? Je n’ai jamais eu de problèmes pour cohabiter, pour dialoguer avec des chrétiens partageant d’autres idées que les miennes, avec des courants de pensée différents dans notre Eglise,…
Pourquoi l’Eglise n’entend-elle pas les questions qui lui sont posées ? Pourquoi l’Eglise semble si loin ? Pourquoi parle-t-elle un langage inaudible, pose-t-elle des actes incompréhensibles ? Ne pourrait-elle pas se servir de ce qui m’arrive (et ce qui arrive malheureusement trop souvent) comme occasion de dialogue, de rencontre ? Pourquoi n’accepte-telle pas ce questionnement sur son ouverture, sur sa tolérance, sur sa capacité à évoluer, à se laisser renouveler ?…
Au moment où une montée de l’obscurantisme, des intégrismes et des fanatismes est indéniable, je pense que l’Eglise devrait être plus ouverte au dialogue.
Puisse ce combat (j’aurais parfois l’envie de parler de « sacrifice », tant cette décision de l’Eglise me déchire) servir ce désir de dialogue et d’ouverture en Eglise.
Une conviction : La liberté de conscience.
Je n’ai pas choisi la Franc-Maçonnerie contre l’Eglise. Je choisis de garder ma liberté de penser et de pensée. Un choix où la liberté individuelle, la conscience et la foi se nourrissent sans s’annuler.
Nous défendons tous les valeurs de l’Évangile, humanistes : la liberté, la vérité, la justice. Notre bouche en est pleine. Et bien souvent, ces valeurs, nous les taisons, nous les prostituons, nous les oublions et nous nous asseyons dessus, au nom du politiquement correct, au nom du bien penser, au nom de la tranquillité. Notre cohérence, notre unité intérieure se trouvent ici questionnées. C’est l’expérience spirituelle, c’est l’expérience de l’Esprit Saint. Jusqu’où, aujourd’hui, pourrai-je défendre la liberté, la justice, la vérité ? Aurai-je le courage d’aller jusqu’au bout de ces valeurs, ce qu’elles me demandent, ce à quoi elles m’appellent, ou bien vais-je rester tiède ? Il nous est écrit, au livre de l’Apocalypse : « Dieu vomit les tièdes ».
La liberté n’est pas un vain mot : elle est une réalité, elle n’existe qu’en acte, elle a un prix. Je suis prêt à le payer. »
Père Pascal VESIN”
Courage père Vesin et très cher Frère. Nous sommes avec vous.
Emmanuel
Notre commentaire
Alors qu'il ne semble avoir commis aucune faute dans l'exercice de son ministère, ce prêtre se voit retirer l'exercice de son emploi, sa rémunération (à terme), son logement. Il est d'autre part victime d'une censure publique sur la foi d'une dénonciation calomnieuse. Censure qui équivaut elle-même à une dénonciation calomnieuse puisque son appartenance à la FM serait une "maladie" reconnue par une "peine médicinale".
L'église romaine en sanctionnant ce prêtre vient de donner, servie sur un plateau doré, la preuve de l'existence d'un "lien de subordination hiérarchique" entre elle et ses prêtres. Autant dire que tous ceux qui sont en délicatesse avec elle en raison des rémunérations ou des retraites ou des conditions de travail ont l'argument clé pour agir aux Prud'hommes. Ils pourront sans grande difficulté y ajouter des motifs liés aux horaires, au non respect des salaires minimaux....
De plus cette punition atteint cet homme, et d'autres, dans ses droits civils reconnus par le droit français. Ce qui autorise à une action au Civil pour atteinte à liberté d'association sur le fondement notable de l'article X de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui stipule que "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, dès lors qu'elles ne troublent pas l'ordre public". Et la-dessus nous attendons de grands avocats comme par exemple Maitre C... (par ailleurs figure de proue d'un certain parti politique) qui s'honorerait à défendre gratuitement cet humble prêtre plutôt qu'à faire de l'argent avec des ténors du grand banditisme.
En France notamment le droit d'association, de réunion, d'appartenance... prévaut sur le sol de la République contrairement à celui qui a cours au Vatican plus prompt à s'associer avec les pires dictatures et à protéger ses criminels sexuels et financiers qu'a soutenir ses prêtres dans la défense des pauvres (condamnation de la théologie de la libération, prêtres ouvriers...), celle des minorités (homosexuels par exemple), celle des opprimés (comme les victimes de trafics et dictatures...).
Eglise romaine qui suit plus volontiers "Frigide" que Soeur Emmanuelle ou l'Abbé Pierre. Secte vaticane bien plus prompte à condamner qu'à accueillir ce qui lui retire le droit de se dire "catholique".
Nous appelons donc "barjoglio", le pontifex maximus qui n'a pas manqué de connaitre ce cas, à prier ses inquisiteurs de revoir leur copie, non à l'aune de leur vision étroite du sacerdoce, mais à celle bien plus ouverte de l'Humanisme Républicain.
Et pour finir la dernière de barjoglio (aujourd'hui même à des pélerins français) : N’hésitez pas à la défendre (l'église romaine); n’hésitez pas à vous dépenser pour elle, à vous engager à son service, à la rendre plus fraternelle et plus accueillante.
Côté fraternité et accueil... c'est plutôt râpé!
10:53 Publié dans C2- Antimaçonnisme religieux (Catholique) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : curé, église, rome, catholique, catholiques, franc-maçon, franc-maçonnerie