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14/06/2013

Nouveau merci Mgr Thomas

Relevé sur :
 
Peut-on être chrétien et franc-maçon ?

Le 23 mai, un curé de Haute Savoie a été démis de ses fonctions par l’évêque d’Annecy, Mgr Yves Boivineau, à la demande de Rome. En cause : son appartenance à une loge du Grand Orient de France.

Évêque émérite de Versailles, Mgr Jean-Charles Thomas fait partie des rares à s’être penché sur ces liens conflictuels entre Église et Franc-Maçonnerie. A ses yeux, cette réflexion rend nécessaire un dialogue authentique au plus haut niveau.

« Les hasards du ministère ont mis sur ma route un certain nombre de francs-maçons chrétiens. J’avais 35 ans lorsque l’un d’eux me demanda de l’aider spirituellement à l’approche de la mort. Il m’expliqua qu’il avait, chaque jour de sa vie, prié le Notre Père et m’invita à le faire savoir lors de ses obsèques religieuses devant de hauts représentants de l’éducation nationale. Par la suite, j’ai rencontré de façon suivie d’autres maçons de diverses obédiences. Nous avons même publié une cassette vidéo intitulée Jardin caché résumant ces dialogues. L’un d’eux, aujourd’hui âgé de 93 ans, me disait récemment : ‘‘La maçonnerie fut un moyen de construction spirituelle. Je n’en ai plus besoin. C’est la foi chrétienne qui me fait vivre maintenant.’’ Je reconnais ces faits : ils m’éclairent plus que les débats trop théoriques ayant un faible rapport avec les réalités.

La position romaine n’a pas varié ces dernières décennies. Le 23 novembre 1983, le cardinal Ratzinger est allé très loin en affirmant : ‘‘Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave.’’ Il a précisé le 23 février 1985 : ‘‘Une telle inscription constitue objectivement un péché grave.’’ Pour ma part, j’ai préféré écrire, dans une étude publiée en 1994 à ce sujet : ‘‘Le fidèle éclairé doit réfléchir sérieusement aux risques qu’il court en acceptant l’initiation à une loge maçonnique : il lui appartient, ainsi éclairé, de s’appliquer éventuellement la sanction de ne pas communier s’il a conscience d’avoir librement, volontairement, pris une décision qui le mettait en état de rupture grave avec Dieu.’’

Seul le dialogue peut permettre l’écoute mutuelle

Du 8 mars 1992 au 3 avril 1997, j’ai échangé largement avec le cardinal Ratzinger sur la maçonnerie : la prudence de l’Église vis-à-vis des loges s’explique par le fait que le chrétien y fréquente des personnes de toutes appartenances religieuses, les écoutant sans entrer en débat avec elles, qu’il peut tomber dans le syncrétisme religieux, qu’il y fait un travail de construction spirituelle par ses propres forces et principes, qu’il est susceptible d’y croiser des adversaires fortement opposés aux Églises et à leurs principes religieux, qu’il s’associe à des rites qu’il pourrait confondre avec des sacrements, qu’il peut en arriver à préférer son adhésion maçonnique à sa foi chrétienne…

Le ‘‘secret maçonnique’’ complique les relations ‘‘hors loges’’ et peut donner libre cours à toutes sortes de fantasmes antimaçonniques. Ajoutons qu’historiquement, des açons italiens comme Garibaldi ont affronté le pouvoir pontifical et l’ont privé de ses États en 1870. On ne dépassera jamais le blocage entre l’Église et les loges maçonniques si on en reste à des réflexions théoriques et séparées entre les deux institutions. Seul le dialogue librement consenti entre des responsables de l’Église catholique et des obédiences maçonniques peut permettre l’écoute mutuelle aboutissant à une vraie connaissance réciproque, sans jugement préalable. Des questionnements deviendront possibles. Des constats de différences irréductibles apparaîtront. Alors seulement, on aura les éléments indispensables pour répondre honnêtement à la question de la ‘‘double appartenance’’. » Recueilli par François-Xavier MAIGRE

Ces mots de Mgr Thomas, mis en exergue (couleur gras bleue), ne font que traduire la grande faiblesse de l'église romaine face à la maçonnerie... un total manque de confiance dans la foi de ses fidèles.

Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2013/06/01/merci-...

07/06/2013

Le mur du paradis

C'est un juif qui meurt et qui monte au paradis. Saint-Pierre en bon gardien lui ouvre la porte, le fait entrer et lui propose de faire le tour du propriétaire.

 A la fin de la visite, Saint-Pierre demande à son hôte : "alors qu'en pensez-vous?" "Oh fabuleux", lui répond le juif, "je n'en attendais pas moins du paradis.

Tout est vraiment merveilleux, cependant il y a une petite chose qui me gêne."

"Ah bon?" lui répond Saint-Pierre, 'et quoi donc?"...

"Eh bien", dit le juif, "c'est ce mur très haut que l'on voit à moment donné. Je ne pensais pas que le paradis puisse être un lieu cloisonné. Je le croyais ouvert à tous les hommes de toutes races et de toutes confessions?"

 "Ah oui", lui dit le bon Saint-Pierre, "vous avez tout à fait raison...

Ce mur c'est pour les catholiques, ils sont de l'autre côté et s'imaginent être les seuls".

Comme aurait dit Jésus : "que celui qui a des oreilles qu'il entende".

01/06/2013

Merci Monseigneur Thomas

Dans un commentaire personnel daté du 29 mai 2013 Mgr Thomas ancien évêque de Corse et de Versailles exprime son point de vue sur l'affaire du Curé VESIN viré de son ministère pour appartenance à une loge maçonnique du Grand Orient de France. Nous laissons à nos lecteurs le soin d'apprécier. Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2013/05/29/cure-e...

Rappelons que Mgr Thomas lorsqu'il était évêque de Versailles a permis des contacts fructueux entre l'évéché et des membres de la Grande Loge de France. Il en sortit une cassette vidéo "Le Jardin Caché" qui fit à l'époque grand bruit. Il fut de plus l'auteur d'une très belle conférence dans les locaux de cette obédience.

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Relevé sur le site des Baptisés de France

http://www.baptises.fr/?p=7470

Le curé de Megève (Haute-Savoie), le Père Pascal VESIN, vient d’être demis de ses fonctions à cause de son appartenance au Grand-Orient de France. Nous remercions Monseigneur Jean-Charles THOMAS, ancien évêque d’Ajaccio et de Versailles, de nous faire part des réflexions que lui inspirent ce fait.

Tout semble avoir commencé par une lettre anonyme envoyée à l’évêque d’Annecy, au printemps de l’année 2010 contre Pascal VESIN, 43 ans, prêtre depuis 1996 et franc-maçon depuis 2001 dans la Loge : « L’Avenir du Chablais », du Grand Orient de France à Thonon les Bains (Haute Savoie). C’était il y a trois ans.

Un dialogue a eu lieu entre Pascal Vesin et son évêque Yves BOISVINEAU, puis avec trois prêtres du conseil presbytéral.

Pendant ces trois ans, la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi a-t-elle été alertée par la même lettre anonyme ? A-t-elle pris l’initiative de connaître la position de l’évêque ? A-t-elle cherché à connaître les raisons invoquées par Pascal Vesin pour s’inscrire au G.O. de France ?La Congrégation pour la doctrine de la foi a-t-elle reçu une demande de rencontre ou d’explication de la part de l’évêque de Pascal Vesin ? De la part de Pascal Vesin ? Quelle fut sa réponse ? A-t-elle accepté ou refusé dialogue et explications ? Pour quels motifs ?

Mgr Yves Boisvineau fonde sa décision sur le canon 1332 du Code de Droit canonique en écrivant : » vous ne pouvez donc plus désormais, à compter de ce jour, ni recevoir ni célébrer les sacrements et je vous demande de quitter la paroisse dont vous n’êtes plus le curé. » Il fait référence à la déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi du 26 novembre 1983, qui considère que « les principes (des associations maçonniques) ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Église ».

Rappelons le contexte de cette déclaration. Elle a eu lieu la veille de l’entrée en application du nouveau Code de droit canonique de 1983, le 27 novembre, 1er dimanche de l’Avent 1983, et remplaçait celui de 1917. Dans cette déclaration, le Cardinal Ratzinger, donnait une interprétation personnelle concernant la disparition de l’ancien canon 2335 de 1917 qui excommuniait ipso facto « ceux qui donnent leur nom à des sectes maçonniques et aux autres associations du même genre qui conspirent contre l’Église ou contre les pouvoirs civils légitimes ».

Le cardinal Ratzinger précisait ce qu’il fallait penser de la disparition de cet ancien canon dans le nouveau Code. Il maintenait l’incompatibilité des principes de la Franc-Maçonnerie avec ceux de l’Église catholique. Il ajoutait que les fidèles qui s’inscrivent à la FM « sont en état de péché grave et ne peuvent pas accéder à la sainte communion ». En réalité, le Code actuel dit seulement : « Qui s’inscrit à une association qui conspire contre l’Église sera puni d’une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d’interdit » (Canon 1974)

La preuve a-t-elle été faite que la Loge à laquelle appartient Pascal Vesin est une association qui conspire contre l’Église ? Qui a mené cette enquête ? Les conclusions des éventuels enquêteurs ont-elles été publiées ? Sont-elles actuellement disponibles ?Pascal Vesin joue-t-il un rôle actif dans sa Loge ? La dirige-t-il ? Puisqu’on lui applique la sanction correspondante, à savoir l’interdit (canon 1332), qui a mené l’enquête préalable à cette sanction ? Les résultats de cette enquête sont-ils en possession de l’évêque de Pascal Vesin ? Depuis quelle date ?

La lecture attentive des textes publiés à ce jour montre que la décision a été prise à la demande de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi présidée depuis juillet 2012 par le cardinal G.L. Müller, ayant pour secrétaire le jésuite espagnol Luis Ladaria Ferrer.

Á quelle date cette Congrégation a-t-elle demandé à Mgr Boisvineau de prendre la décision d’appliquer à Pascal Vesin le canon 1374 concernant les associations conspirant contre l’Église ? A-t-elle laissé à l’évêque local la liberté de choisir « la juste peine » à appliquer ? Lui a-t-elle rappelé l’esprit du Code de droit canonique : « L’Ordinaire (autrement dit l’évêque local) aura soin de n’entamer aucune procédure judiciaire ou administrative en vue d’infliger ou de déclarer une peine que s’il est assuré que la correction fraternelle, la réprimande ou les autres moyens de sa sollicitude pastorale ne peuvent suffisamment réparer le scandale, rétablir la justice, amender le coupable » (Canon 1341)

Si la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a imposé à l’évêque d’appliquer la sanction de l’interdit (canon 1332) à quelle date et par quel moyen l’a-t-elle fait (un entretien ? un texte remis à l’évêque par l’intermédiaire du Nonce apostolique en France ? un coup de téléphone ?)

La date ne manque pas d’importance. Selon le Figaro du vendredi 24 mai [2013], « Cet organisme du Vatican a intimé, le 7 mars dernier – juste avant le conclave qui a vu l’élection le 13 mars du pape François et après la fin du pontificat de Benoît XVI le 28 février 2013 – l’ordre à l’évêque de démettre de ses fonctions le père Pascal Vesin ».

S’il est légitime d’imaginer qu’un dialogue existait entre la Congrégation et l’évêque d’Annecy depuis un certain nombre de mois, on peut se demander non moins légitimement s’il y a eu des éléments déterminants pour qu’une décision soit prise très précisément après la fin du pontificat de Benoît XVI et avant l’élection du Pape François, pendant cette période de « vacance du Siège romain » ? De quelle nature sont ces éléments ? Tiennent-ils à la situation dans le diocèse d’Annecy ou la situation très particulière des organismes du Vatican pendant la vacance du Siège ? Il y a là des points sur lesquels la lumière devra nécessairement être faite ! Pour en tirer de justes conséquences.

Le Pape François interviendra-t-il dans cette affaire ? Quelqu’un en appellera-t-il à son discernement ? Le pape François se trouverait alors dans une situation inédite :

  • Soit abonder dans le sens de la déclaration de 1983 faite par le Cardinal Ratzinger devenu Benoît XVI, son prédécesseur, pape émérite. Certains lui opposeront alors les déclarations qu’il a faites au nom de la miséricorde, du dialogue et de l’ouverture à ceux qui sont aux marges.
  • Soit faire une déclaration modifiant celle du Cardinal Ratzinger en 1983. Il parlerait alors au nom de son autorité pontificale, supérieure à celle du Préfet de la Congrégation de la Doctrine chrétienne de 1983. Une décision de ce genre semble impossible tellement elle étonnerait bon nombre de catholiques en leur donnant à penser qu’un pape dit le contraire de son prédécesseur… toujours en vie ! Rome a l’habitude de laisser agir le temps et l’oubli pour rendre obsolète ce qui n’a plus lieu d’être maintenu en vigueur en raison d’un contexte historique différent.
  • Soit en déplaçant totalement les données actuelles pour sortir du piège, (soit approuver, soit désapprouver).

Par exemple, en demandant une mise à jour de la déclaration de 1983 au motif que les situations ont évolué depuis 30 ans et qu’on peut aujourd’hui s’appuyer sur une connaissance plus large des principes de la Franc-Maçonnerie au lieu de s’en tenir à la documentation très spécifique sur laquelle fut fondée la déclaration de 1983. (« L’Église et la franc-maçonnerie. Déclaration de l’épiscopat allemand », La Documentation Catholique, N° 1807 – 3 Mai 1981, p.444-448).

Tout ce qui précède peut aussi être considéré comme négociation relevant des arguties canoniques, incompréhensible pour le peuple chrétien, alors que celui-ci est maintenant au courant d’un problème qu’il ignorait jusqu’à présent.

L’heure est probablement venue de réfléchir sur le dialogue qui pourrait exister entre l’Église et la Franc-Maçonnerie. Le Concile Vatican II, avec « Nostra aetate » et « Dignitatis humanae » notamment, a considérablement fait évoluer les rapports de l’Église romaine avec le Judaïsme, l’Islam, les religions non chrétiennes et les non-croyants. Or, jamais encore n’a été entreprise une étude officielle sur les rapports susceptibles d’exister entre l’Église et les diverses Obédiences maçonniques en Europe et à travers le Monde. Une grande diversité caractérise ces Obédiences, leur histoire, leurs relations avec les diverses Confessions chrétiennes.

Beaucoup de francs-maçons dialoguent avec des chrétiens ou collaborent avec eux. Beaucoup de catholiques entretiennent des relations fraternelles avec des francs-maçons, parfois sans le savoir.

Franc-Maçonnerie et Église catholique doivent-elles se considérer comme d’éternels ennemis ? Ou aborder délibérément une nouvelle phase de leur histoire tourmentée pour mieux se connaître et en tirer conséquences ?

Il est temps de dépasser les contacts informels souvent tenus secrets : ils ont eu leur mérite ; ils ont préparé le chemin ; ils ne suffisent plus. Á l’heure d’internet et de la mondialisation de l’information, à l’heure où il est urgent de faire progresser la fraternité et la liberté face aux violences ou recherches extrémistes du pouvoir, l’heure ne serait-elle pas déjà venue d’une confrontation et d’un dialogue respectueux entre l’Église romaine et les Obédiences maçonniques qui l’accepteraient ?

Poussée par l’Esprit de Pentecôte, l’Église catholique osera-t-elle faire le premier pas avec le Pape François ?

Jean Charles THOMAS Ancien évêque de Corse et de Versailles 29 mai 2013 

Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2013/06/14/nouvea...