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29/05/2013

CURE ET FRANC-MACON : VIRE DE L'ECAR

Nous relayons ici le communiqué du père Pascal Vesin, curé de Megève et Franc-Maçon, viré de l'église romaine en raison de son appartenance maçonnique. Notre commentaire en suite.

Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2013/06/01/merci-...

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De toute ma vie de prêtre, je n’ai jamais autant souffert. Ce ministère, pour lequel je suis fait, m’est retiré. Cette Eglise que je veux continuer à servir, j’en suis exclu. Car contrairement à ce que l’on dit, je ne quitte pas l’Eglise ; on me l’a fait quitter, me proposant une peine « médicinale ». Une blessure : Je ne suis pas malade.
Cette peine peut être levée si je quitte la Franc-Maçonnerie.
Je n’ai pas envie de quitter la Franc-Maçonnerie, comme je n’ai pas envie de quitter l’Eglise. Je ne choisis pas la Franc-Maçonnerie contre l’Eglise, je choisis de garder ma liberté de penser. Je suis exclu sur un malentendu, par une autorité romaine qui ne connait pas la maçonnerie et qui a refusé de me recevoir et d’entrer en dialogue. Contrairement à ce qu’affirme le communiqué de l’évêché, on ne m’a jamais demandé de renier les dogmes chrétiens ou ma foi : la totale liberté est laissée à chacun de ses membres de croire ou de ne pas croire. Cette réflexion menée en loge ne renie pas la foi personnelle de ses membres, elle inscrit la démarche de foi dans la sphère privée la plus intime de l’Homme.
Je ne veux pas perdre mon ministère à cause de cette incompréhension ou méconnaissance. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai nié en faire partie lorsque Mgr Boivineau m’a interrogé la première fois en 2010 : de plus je ne voulais pas perdre mon ministère à cause de lettres anonymes envoyées comme à la pire époque de notre Histoire.
Cette discrétion, différente de cette notion de secret qui fait naître tant de phantasmes, à laquelle je tenais, est la preuve que je suis animé d’aucune volonté de prosélytisme.
Mais je ne veux pas me battre par démentis interposés ; je ne veux pas salir l’Eglise, je l’aime, même avec ses limite ; je veux qu’Elle entende les vraies questions qui lui sont posées aujourd’hui.
Un combat : L’ouverture au dialogue.
Je ne me situe pas dans un conflit Eglise-Maçonnerie. Conscient des avancées et de l’évolution de ces institutions, il y a des guerres qui n’ont plus lieu d’être. Si l’Eglise et la Maçonnerie se sont construites, dans l’histoire, en se combattant l’une contre l’autre, ce conflit n’est plus d’actualité. En tous les cas, ce n’est pas mon combat.
Mon combat est celui-ci : ma liberté, la liberté dans l’Institution Eglise.
Je n’absolutise aucune institution humaine, je ne défends pas la Maçonnerie, je défends la pluralité de pensée, le dialogue et l’ouverture. L’Eglise n’est-elle pas née plurielle ? Je n’ai jamais eu de problèmes pour cohabiter, pour dialoguer avec des chrétiens partageant d’autres idées que les miennes, avec des courants de pensée différents dans notre Eglise,…
Pourquoi l’Eglise n’entend-elle pas les questions qui lui sont posées ? Pourquoi l’Eglise semble si loin ? Pourquoi parle-t-elle un langage inaudible, pose-t-elle des actes incompréhensibles ? Ne pourrait-elle pas se servir de ce qui m’arrive (et ce qui arrive malheureusement trop souvent) comme occasion de dialogue, de rencontre ? Pourquoi n’accepte-telle pas ce questionnement sur son ouverture, sur sa tolérance, sur sa capacité à évoluer, à se laisser renouveler ?…
Au moment où une montée de l’obscurantisme, des intégrismes et des fanatismes est indéniable, je pense que l’Eglise devrait être plus ouverte au dialogue.
Puisse ce combat (j’aurais parfois l’envie de parler de « sacrifice », tant cette décision de l’Eglise me déchire) servir ce désir de dialogue et d’ouverture en Eglise.
Une conviction : La liberté de conscience.
Je n’ai pas choisi la Franc-Maçonnerie contre l’Eglise. Je choisis de garder ma liberté de penser et de pensée. Un choix où la liberté individuelle, la conscience et la foi se nourrissent sans s’annuler.
Nous défendons tous les valeurs de l’Évangile, humanistes : la liberté, la vérité, la justice. Notre bouche en est pleine. Et bien souvent, ces valeurs, nous les taisons, nous les prostituons, nous les oublions et nous nous asseyons dessus, au nom du politiquement correct, au nom du bien penser, au nom de la tranquillité. Notre cohérence, notre unité intérieure se trouvent ici questionnées. C’est l’expérience spirituelle, c’est l’expérience de l’Esprit Saint. Jusqu’où, aujourd’hui, pourrai-je défendre la liberté, la justice, la vérité ? Aurai-je le courage d’aller jusqu’au bout de ces valeurs, ce qu’elles me demandent, ce à quoi elles m’appellent, ou bien vais-je rester tiède ? Il nous est écrit, au livre de l’Apocalypse : « Dieu vomit les tièdes ».
La liberté n’est pas un vain mot : elle est une réalité, elle n’existe qu’en acte, elle a un prix. Je suis prêt à le payer. »
Père Pascal VESIN

Courage père Vesin et très cher Frère. Nous sommes avec vous.

Emmanuel

Notre commentaire

Alors qu'il ne semble avoir commis aucune faute dans l'exercice de son ministère, ce prêtre se voit retirer l'exercice de son emploi, sa rémunération (à terme), son logement. Il est d'autre part victime d'une censure publique sur la foi d'une dénonciation calomnieuse. Censure qui équivaut elle-même à une dénonciation calomnieuse puisque son appartenance à la FM serait une "maladie" reconnue par une "peine médicinale". 

L'église romaine en sanctionnant ce prêtre vient de donner, servie sur un plateau doré, la preuve de l'existence d'un "lien de subordination hiérarchique" entre elle et ses prêtres. Autant dire que tous ceux qui sont en délicatesse avec elle en raison des rémunérations ou des retraites ou des conditions de travail ont l'argument clé pour agir aux Prud'hommes. Ils pourront sans grande difficulté y ajouter des motifs liés aux horaires, au non respect des salaires minimaux....

De plus cette punition atteint cet homme, et d'autres, dans ses droits civils reconnus par le droit français. Ce qui autorise à une action au Civil pour atteinte à liberté d'association sur le fondement notable de l'article X de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui stipule que "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, dès lors qu'elles ne troublent pas l'ordre public". Et la-dessus nous attendons de grands avocats comme par exemple Maitre C... (par ailleurs figure de proue d'un certain parti politique) qui s'honorerait à défendre gratuitement cet humble prêtre plutôt qu'à faire de l'argent avec des ténors du grand banditisme.

En France notamment le droit d'association, de réunion, d'appartenance... prévaut sur le sol de la République contrairement  à celui qui a cours au Vatican plus prompt à s'associer avec les pires dictatures et à protéger ses criminels sexuels et financiers qu'a soutenir ses prêtres dans la défense des pauvres (condamnation de la théologie de la libération, prêtres ouvriers...), celle des minorités (homosexuels par exemple), celle des opprimés (comme les victimes de trafics et dictatures...).

Eglise romaine qui suit plus volontiers "Frigide" que Soeur Emmanuelle ou l'Abbé Pierre.    Secte vaticane bien plus prompte à condamner qu'à accueillir ce qui lui retire le droit de se dire "catholique".

Nous appelons donc "barjoglio", le pontifex maximus qui n'a pas manqué de connaitre ce cas, à prier ses inquisiteurs de revoir leur copie, non à l'aune de leur vision étroite du sacerdoce, mais à celle bien plus ouverte de l'Humanisme Républicain. 

Et pour finir la dernière de barjoglio (aujourd'hui même à des pélerins français) : N’hésitez pas à la défendre (l'église romaine); n’hésitez pas à vous dépenser pour elle, à vous engager à son service, à la rendre plus fraternelle et plus accueillante.

Côté fraternité et accueil... c'est plutôt râpé!

 

16/03/2013

HABEMUS PAPAM

A peine la fumée blanche avait-elle annoncé l'élection que jaillit le cri de joie multiséculaire de la catholicité : Habemus Papam ! Nous avons un pape !

En quelques minutes il fit le tour du monde et nombreux furent ceux qui, dès lors, attendirent la proclamation du nom et l'apparition de l'élu au balcon du Vatican.

Et l'on vit venir vers la foule le Cardinal Tauran qui eut bien du mal, sans doute en raison de sa maladie, de prononcer le nom imprononçable du nouveau pape : Jorge Mario Bergoglio proclamé sous le nom de François. Moment de surprise générale. L'élu n'était pas celui que tout le monde attendait. C'était au contraire un quasi inconnu un peu gauche, l'air timide, simplement vêtu d'une soutane blanche sans fioritures, qui sacrifia, sans les manières habituelles de la pompe vaticane, au rituel de la première bénédiction.

Très vite on sut que le pape, cardinal JM Bergoglio, est Argentin mais d'origine italienne par ses parents, Jésuite et Archevêque de Bueno-Aires (Très Sainte Trinité et Port de Notre-Dame du Bon Vent selon le nom donné par le fondateur de la ville, Pedro de Mendoza en 1536. Source Wikipédia) après avoir été précepteur de l'ordre des Jésuites en Argentine. Qu'il a été fait cardinal par le pape JPII. On sut également qu'il a la réputation d'être un homme simple, proche du peuple, capable d'exposer sa vie, ne s'embarrassant pas plus que ça de la pompe liturgique et employant un langage direct, compréhensible pas tous.

Mais il ne fallut pas non plus attendre plus de quarante huit heures pour qu'apparaissent les ombres du tableau brossé par la cathosphère. On sut ainsi qu'il est un doctrinaire farouchement opposé au mariage pour tous, à l'homosexualité, à la contraception, à l'avortement, à l'euthanasie... et, dans la ligne JPII et BXVI, à la théologie de la Libération. En somme strictement formaté par le magistère romain et sa « doctrine sociale » qui recommande aux pauvres de remercier Dieu de ses bienfaits et les riches de leurs miettes. Proche des pauvres certes mais peut être pas assez pour leur donner les moyens de la véritable émancipation. Dès lors, est-il étonnant qu'on découvre que l'archevêque Bergoglio aurait été, sinon un proche de la dictature militaire qui fit des ravages en Argentine, du moins, et par son silence, un complice objectif de cette même dictature auquel il aurait lui-même, bien qu'il s'en défende, livré plusieurs prêtres, jésuites comme lui, jugés trop proches de la mouvance révolutionnaire marxisante. Qu'il serait à ce titre dans le collimateur d'un juge français soucieux de l'entendre sur le sort de trois de nos nationaux (2 religieuses et un prêtre) portés disparus et probablement homicidés par la junte militaire.

Avait-il le choix de faire autrement alors qu'il était, à l'époque, en charge de la remise en ordre de la Compagnie de Jésus dans le pays ? Lui seul, car "François Franc-C'est", a la réponse à cette question et seule sa conscience peut l'inciter à faire toute la lumière sur cette période de sa vie et sur ses engagements. En attendant voici un témoignage à décharge :

Par Guy Konopnicki - Marianne - http://www.marianne.net/Le-pape-et-les-complices-de-la-di...

"Qui fut complice de la dictature en Argentine ? Giscard, Brejnev, Castro, la FIFA ou le futur pape François ?.../...

Le père José Mario Bergoglio (futur pape François) n’était pas, alors le chef de l’église d’Argentine. Il le devient en 1998, vingt ans après la Coupe du Monde retransmise en direct par le service public de la télévision française. .../...

Serait-il plus compromis que les instances du football, les télévisions, et les équipes qui ont disputé les matches sur un stade situé à proximité des prisons de la junte ? Plus coupable que les marchands d’armes français, dont certains étaient, aussi des patrons de presse émus aux larmes par la grande fête du football ? Plus coupable que l’URSS offrant des débouchés commerciaux aux régime du général Videla ? .../...

Et si l’élection du pape François était, au contraire, la revanche des religieuses martyrisées par les militaires et des militants chrétiens enlevés par les escadrons de la mort ?.../...

En tout état de cause, les anciens complices français de la dictature de Videla seraient mal venus de chercher querelle à José Mario Bergoglio !"

Voilà en effet des questions qui méritent d'être posées.

Pour notre part notre seule question est celle-ci :

Nous Francs-Maçons avons-nous quelque chose à attendre de ce nouveau pape ?

Au vu de ses orientations doctrinales la réponse est sans doute NON.

Sauf, sauf s'il en venait à imposer une application stricte des dispositions de Vatican II concernant la Franc-Maçonnerie qui ne figure plus dans la liste des institutions condamnées par l'église romaine (canon 1374 : « Qui s'inscrit à une association qui conspire contre l'Église sera puni d'une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d'interdit. ») et qu'il prononce l'abrogation de la Déclaration d'Incompatibilité de 1983 signée par JPII et l'alors préfet de l'Inquisition Joseph Ratzinger (qui n'est rien d'autre qu'une référence implicite au canon 2335 de 1917 : « les catholiques affiliés à la Franc-Maçonnerie ou d'autres associations du même genre intriguant contre l'Eglise ou les pouvoirs civils légitimes, encourent "ipso facto" l'excommunication réservée au siège apostolique". »).

Dans l'attente des actes à venir du nouveau pape, et fidèles à notre engagement d'être « amis de tous, du riche comme du pauvre s'ils sont vertueux », nous ferons confiance au bon côté de l'homme à qui nous souhaitons longue vie, prospérité et réussite dans ses projets.

Nous lui adressons donc les trois vœux traditionnels de la Franc-Maçonnerie :

Que la Sagesse préside à la construction de son édifice.

Que la force le soutienne.

Que la Beauté l'orne.

05/12/2012

Un épiscope à la manoeuvre

Un épiscope de l'archidiocèse de Paris s'est fendu d'un communiqué pour dénoncer la lettre que Mme Duflot, Ministre du Logement, a adressée à tous les grands propriétaires immobiliers de la métropole parisienne. Particulièrement inspiré cet épiscope communicant qui souligne que l'église romaine n'a pas attendu la ministre pour s'occuper des mal-logés (pensez donc 120 familles...) a conclu sa diatribe par ces mots :

"Elle (madame Duflot) n'a même pas la reconnaissance du ventre...".

Bigre!!! Monseigneur de Paris aurait-il invité notre édile nationale à souper ou l'a-t-il entendu en confesse sous la ligne de flottaison???

Les milieux autorisés s'interrogent de savoir si la cuillère de bois était assez longue (pensez donc une femme et une écolo... autant dire le diable en personne) et si .... la grille du con-fessional était assez étanche?

Décidément la langue (de buis) ecclésiastique s'égare et la com épiscopale n'est plus ce qu'elle était.

Rions-en plutôt que de pleurer sur ces milliers de mètres carrés gelés par des propriétaires spéculateurs ignorants des milliers de mal-logés de la région parisienne et d'ailleurs.

 

01/01/2012

La grande Babylone (suite)

 

Nous avons lu sur le site http://lebloglaquestion.wordpress.com/ qui se présente comme "Tradition Catholique Contre-Révolutionnaire" un article relatif au symbolisme des armoiries du pape BXVI. Cet article évoque la fameuse "Donation de Constantin" qui établirait le pape comme chef au dessus de toutes les nations et de tous les régimes empereurs, rois et bien sûr républiques.

Si nous prenons le parti de publier sur ce sujet c'est pour une fois de plus faire pièce des prétentions romaines et donner une suite à nos articles :

http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2011/09/30/babylone-la-grande-prostitue-d-occident.html

et

http://lodgamour.blogspirit.com/d0-_points_de_vue_religieux_sur_la_religion/ : "Pour en finir avec la primauté romaine".

ainsi qu'à d'autres articles de notre blog où nous dénonçons l'anti-maçonnisme primaire de cette église ainsi que ses prétentions à juger et dominer le monde.

Dans l'article du blog "la question" (tout un symbole quand on connait la révérence de ce site pour la "Sainte Inqusition" dont Benoît XVI fut préfet) il est affirmé :

« ...Sens de la tiare Pontificale

La triple couronne, ou tiare, symbolise le pouvoir d’Ordre sacré (en tant que Vicaire du Christ et successeur de Pierre, il nomme les évêques et est par excellence le “grand prêtre” ici-bas), pouvoir de Juridiction (en vertu du pouvoir des clefs, celui de lier et délier sur la terre et au ciel), pouvoir de Magistère (en vertu de l’infaillibilité pontificale). La signification de ces trois couronnes, traditionnellement, ou triple pouvoir, était également exprimé par ces trois titres, qui avaient à l’origine un accent plus « temporel » ou « politique », en particulier en raison de La donation de Constantin (Donatio Constantini), acte par lequel l’empereur Constantin Ier donna au pape Sylvestre la primauté sur toutes les Églises et l’imperium sur l’Occident. Saint Grégoire VII a légiféré sur cette donation qui fait du Pape l’héritier par Constantin de l’Empire, le « Pontifex maximus » (l’Empereur suprême), contraignant tous les détenteurs d’un pouvoir temporel qui ne sont à la tête que de charges laïques au sein de la chrétienté, et en premiers les empereurs du Saint Empire et les Rois de France, à lui devoir soumission et obéissance car c’est le Pape, et lui seul, qui détient les clefs de l’Empire.

C’est ce que souligna Grégoire VII dans les Dictatus papae en 1075 :

« Dans la société chrétienne, dont la foi cimente l’unité, l’ordre laïque n’a d’autre fonction que l’exécution des commandements formulés par l’ordre sacerdotal. De cet ordre le pape est le maître absolu, il est le seul titulaire légitime de l’Empire, puisqu’il est le vicaire du Christ, l’empereur suprême. » (Grégoire VII, Dictatus papae, 1075)... »

Or (citations) :

La "Donation de Constantin", supposée avoir été rédigée en 315, apparaît dater très vraisemblablement de la période où Etienne II séjourna à l'abbaye royale de Saint-Denis durant les quatre premiers mois de 754, afin d'obtenir de Pépin le Bref les concours armés nécessaires à la défense du Patrimoine de Saint Pierre contre les entreprises des Lombards. Reconnaître la souveraineté de droit de l'Evêque de Rome, sur l'ancien duché dont il était pratiquement propriétaire, constituait pour Pépin une démarche logique, compte tenu de la défaillance totale de l'ancien Suzerain, l'Empereur d'Orient. Attribuer en outre à Etienne II d'autres possessions comme Ravenne et les villes de l'ancien Exarchat byzantin ne pouvait se faire qu'au vu d'un acte de propriété autorisant leur restitution à leur supposé patron, l'Evêque de Rome, stipulé héritier de l'ancien Empereur Constantin. Cet acte de propriété pouvait être produit devant les Lombards, qui tenaient ces territoires par droit de guerre. L'écrit s'affirmait comme une preuve intangible. L'utilité de la fausse "Donation de Constantin" amena les fonctionnaires de l'Administration pontificale à donner au document une valeur juridique indiscutable, et à le placer dans les collections canoniques pseudo-isidoriennes, les fausses décrétales réalisées en Gaule vers le milieu du IXème siècle "source lointaine de 300 citations dans les annotations du Code de droit canonique de1917"(1)

Finalement, la fausseté de la "Donation de Constantin" fut officiellement admise en plein XIXème siècle, au moment où l'Eglise avait perdu toutes ses possessions terrestres, ce qui ôtait tout intérêt au document On voit là, clairement, l'intervention de l'Esprit-Saint promouvant le mensonge et l'imposture pour la défense de son Eglise romaine "sainte" et "divine".

(1) -Cf. Dictionnaire historique de la Papauté -Editeur Fayard -Paris Page 669.

Au IXème siècle, pour étayer la nouvelle ecclésiologie d’un évêque de Rome supérieur à tout l’épiscopat les promoteurs du centralisme romain vont de nouveau avoir recours à des faux : - les fausses Décrétales (ou décrétales isidoriennes, du nom de leur auteur, Isidorus Mercator), forgées de toutes pièces afin de soumettre les évêques au pouvoir de Rome en affirmant mensongèrement que le pontife latin a depuis le début du christianisme une primauté de juridiction sur l’Eglise tout entière. Les canonistes romains s’en serviront ensuite pour justifier la doctrine de la primauté de droit divin du pape et de l’infaillibilité de son magistère, doctrine qui sera érigée en dogme lors du concile Vatican 1 en 1870.

Il est évident que c’était faire fi de la tradition patristique et conciliaire ! Le quatrième concile oecuménique (Chalcédoine - 451) avait seulement reconnu à l’évêque de Rome le premier rang d’honneur parmi les quatre autres patriarches (Jérusalem, Antioche, Alexandrie et Constantinople), en ajoutant expressément que cette primauté "d’honneur" lui avait été attribuée (canon 28) : "parce que Rome était la ville régnante..." comme ancienne capitale de l’Empire...

Du reste, et nous sommes là au VIIème siècle, l’un des plus illustre évêque de Rome, le pape Saint Grégoire le Grand (Lib.V Epist.18 - Lib.VIII Epist.30) n’hésitait pas à déclarer au patriarche Jean d’Alexandrie que le titre d’évêque universel (et alors il ne s’agissait encore que d’un qualificatif honorifique) est "extravagant, orgueilleux, impie, cause de division dans l’Eglise". Il ne souffrait pas qu’on lui décernât un "titre aussi criminel et blasphématoire envers Dieu". Le patriarche Jean l’ayant appelé évêque universel, il lui répondit sur le champ: "Je vous en prie, ne donnez jamais ce nom à personne; mais rendons grâce à Celui qui a fait de tous les hommes un seul troupeau, sous un seul pasteur, qui est Lui-Même".

"Quiconque, disait-il en une autre circonstance, s’appelle évêque universel ou désire ce titre est, par son orgueil insensé, le précurseur de l’Antéchrist." Qu’eut-il dit s’il se fut trouvé au concile Vatican 1 de 1870 ?

Les auteurs modernes ne censurent pas systématiquement ce qui a trait à l’affaire des «fausses décrétales». L’Académicien Daniel Rops l’évoque dans "l’Eglise des Temps Barbares" (Paris, 1950, chapitres sept et huit). Mais d’une façon générale la hiérarchie catholique-romaine préfère taire ce qui pourrait heurter la conscience de nombreux fidèles soucieux de la vérité historique.

Les fausses décrétales représentent un ensemble de textes qui contiennent ce qu’aucun évêque de Rome n’avait osé écrire jusque là; à savoir que depuis toujours l’évêque romain se tenait pour l’évêque des évêques et le chef de toute l’Eglise.

Avant le VIIIème siècle existent des décrétales signées de la main des évêques de Rome. Celles-ci ne traduisent rien d’autre que ce que l’Eglise indivise avait toujours proclamé par la voix des conciles oecuméniques (seule autorité légitime reconnue par tous). Puis des clercs inventent des textes qu’ils datent frauduleusement des temps anciens et apportent ainsi la "preuve" de l’autorité exceptionnelle d’un évêque de Rome supérieur à tout l’épiscopat.

L’efficacité des faux devient telle en Occident que la résistance de l’épiscopat est pratiquement nulle, mais vers les Xème-XIème siècles les Eglises occidentales souffrent des effets de la féodalisation et de la simonie. Un parti favorable à la domination romaine n’a aucun mal à se former et à faire prévaloir ses vues dans les conciles locaux. Seul le concile de Constance (1414-1418) témoigne que la mémoire de l’ancienne constitution de l’Eglise subsiste encore dans les thèses gallicanes défendues par Jean Gerson. C’est le principe réaffirmé de la supériorité du concile général sur le pape, définition nourrie par la transmission de la tradition apostolique, alimentée par la connaissance des sept conciles oecuméniques et les Pères de l’Eglise.

Selon l’Abbé Fleury, page 508 du tome neuvième de "l’Histoire Ecclésiastique" édité en 1702 (années 679 à 794), "les fausses décrétales ont passé pour vraies pendant 800 ans". Et il ajoute encore: "il est vrai qu’il n’y a plus aujourd’hui d’homme médiocrement instruit en ces matières qui n’en reconnaisse la fausseté". Et encore page 507 : "La matière de ces lettres en découvre encore la supposition.

Elles parlent d’ archevêques, de primats, de patriarches ; comme si ces titres avaient été reçu dès la naissance de l’Eglise. Elles défendent de tenir aucun concile, même provincial, sans la permission du pape, et représentent comme ordinaires les appellations à Rome."

Remarquons bien que ces lignes furent écrites en 1702, soit dix-huit années seulement après la "Déclaration des Quatre Article Gallicans" de Bossuet (signés par tous les évêques de France...) où l’évêque de Meaux rappelait le bien fondé du concile de Constance, avec la supériorité du concile général sur le pape. La tourmente révolutionnaire, le concordat napoléonien et surtout, le concile romain de 1870 aboutiront à la perte d’une partie essentielle de la mémoire religieuse en France. Nous sommes heureux de pouvoir participer au rétablissement de la vérité historique par cet article et la publication des extraits de l’ouvrage encyclopédique de l’Abbé Fleury à qui nous rendons un bien sincère hommage.

Monseigneur Thierry Teyssot (fin de citations).

Que pouvons-nous retenir de cet ensemble de textes :

  • D'abord que le site « la question » ment, comme ont menti pendant des siècles les clercs falsificateurs de l'église romaine.

  • Ensuite que la prétention romaine à la « catholicité=universalité » est un gros mensonge dont les chrétiens d'obédience romaine n'ont pas conscience tant le bourrage de crânes est prégnant y compris dans les discours du pape actuel.

  • Ensuite encore que selon le grand évêque de Rome que fut Saint Grégoire le Grand (VIIIème siècle) « est criminel et blasphématoire contre Dieu le titre de pape universel (étymologiquement catholique) et précurseur de l'antéchrist ».

  • Enfin que si l'empereur Constantin a donné un privilège à l'évêque de Rome c'est bien que le pouvoir de l'empereur est supérieur à celui du pape et non l'inverse. Que l'existence de la prétention romaine au pouvoir suprême s'est établie sur les ruines de l'empire romain au Vème siécle après JC et non comme elle l'affirme sans cesse à la suite d'une parole de Jésus à l'Apôtre Pierre. Parole sur le sens de laquelle les spécialistes ne s'accordent d'ailleurs pas.

En conséquence de quoi nous pouvons être fondés à poser la question (sans jeu de mot) de savoir si tous les évêques de Rome qui ont, depuis saint Grégoire le Grand, porté le titre de « pape » ont été ou sont légitimes et si le siège de l'évêque de Rome ne serait pas vacant depuis ce temps???

Si une réponse positive venait à être donnée à cette double interrogation il s'en suivrait trois conséquences :

  • Aucun des évêques consacrés depuis St Grégoire le Grand, à commencer par ceux qui se sont fait appeler (sic) « papes » et qui ont fait acte d'allégeance au (sic) "pontife" romain, n'aurait reçu d'ordination valide et par voie de conséquence aucun prêtre ayant reçu les ordres de ces évêques ne serait réellement ordonné. Et cela serait vrai pour tous qu'ils soient fidéles de Rome ou anti-conciliaires comme les tenants de l'abbé (sic) Lefrebvre et successeurs.

  • Aucun Concile, depuis Grégoire le Grand, n'aurait été légitime à proclamer les dogmes de foi et encore moins ceux de morale.

  • Aucune des condamnations portées contre la Franc-Maçonnerie par l'église de Rome et par celles qui leur ont donné suite n'est légitime. Condamnations qui sont colportées par des centaines d'ouvrages et de sites plus ou moins injurieux envers les membres de la Maçonnerie, dont le site « la question ». Propos diffamatoires et injurieux qui ne sont jamais démentis par la hiérarchie de l'église romaine en France et à l'étranger... bien au contraire (voir les récents écrits de certains évêques).



30/09/2011

Babylone la grande prostitué d'occident.

 

Babylone la grande prostituée d'occident.

On ne trouve pas moins de 270 référence au nom de cette ville dans la Bible (BJ4/Cd-Rom).

Mais la plus intéressante est celle qu'on trouve dans l'Apocalypse de Jean - Chapitre 17 : La prostituée fameuse. 

1 - Alors l'un des sept Anges aux sept coupes s'en vint me dire : «Viens, que je te montre le jugement de la Prostituée fameuse, assise au bord des grandes eaux;

2 - C'est avec elle qu'ont forniqué les rois de la terre, et les habitants de la terre se sont saoulés du vin de sa prostitution.

3 - Il me transporta au désert, en esprit. Et je vis une femme, assise sur une Bête écarlate couverte de titres blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes.

4 - La femme, vêtue de pourpre et d'écarlate, étincelait d'or, de pierres précieuses et de perles; elle tenait à la main une coupe en or, remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution.

5 - Sur son front, un nom était inscrit – un mystère! – «Babylone la Grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre

6 - Et sous mes yeux, la femme se saoulait du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus. À sa vue, je fus bien stupéfait;

7 - mais l'Ange me dit : «Pourquoi t'étonner? Je vais te dire, moi, le mystère de la femme et de la Bête qui la porte, aux sept têtes et aux dix cornes.

.../...

18 - Et cette femme-là, c'est la Grande Cité, celle qui règne sur les rois de la terre.

.../...

23 - ... et tes (ndlr : ceux de la femme/ville) sortilèges ont fourvoyé tous les peuples;

24 - et c'est en elle (ndlr : la femme/ville) que l'on a vu le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui furent égorgés sur la terre.

Notons que la femme est une grande cité, les 7 têtes 7 collines qui l'entourent, les 10 cornes les rois qui se sont soumis à son autorité et les titres blasphématoires ceux dont se parent les puissants de la terre dont le premier d'entre-eux est "infaillible" et "... juge de tout et de tous sans pouvoir être jugé lui-même" (Droit Canonique).

Notons également que tous les exégètes ont vu dans cette prophétie la figure de la ville de Rome au temps de l'Empire romain.

 Qu'en est-il aujourd'hui? Rome est-elle toujours la grande prostituée?

Lu sur un site catholique bien connu ici :

http://docteurangelique.forumactif.com/index.htm?sid=07003ce3bbf0f29331626bf150076f05

"Alexis, vous savez, la mafia est le bras armé des loges maçonniques. Les loges décident et la mafia exécute (au deux sens du terme). Il n'y a qu'à voir les rites d'entrée dans une cosca, décrits par les pentiti, l'utilisation du secret, des symboles maçoniques, etc...".

Note : ce post s'inscrivait dans un fil, initié par une pseudo-nommée "Julia" admiratrice des plus durs extrémistes cathos comme l'abbé de Nantes, dont le thème était : 33 points secrets du Grand Maître de la maçonnerie aux évêques pour détruire l'églises catholique. Nous venons de constater qu'il a fait l'objet d'une censure à la suite du dernier post mentionné ci-dessus particulièrement diffamatoire.

C'est à la suite de ce post que nous avons un peu exploré Internet sous les termes "mafia", "mafia et église catholique"... Ce que nous avons lu est édifiant et témoigne bien de l'actualité de la prophétie de Jean (ci-dessus).

 

Qu'est-ce que la mafia?Nous dirons sans l'ombre d'une hésitation : Une organisation criminelle internationale regroupant diverses familles agissant dans le tafic de stupéfiants, la prostitution, la pornographie, le trafic d'influence, le trafic de main d'oeuvre, le racket.... La liste est longue de ses méfaits. Elle trouverait son origine dans les révoltes paysanes en Sicile contre l'occupation française des années 1290+. Exaltant initialement les valeurs de Liberté et de Fraternité les organisations mafieuses d'origine ont progressivement dérivé en organisations criminelles telles que nous les connaissons aujourd'hui. Leurs rites initiatiques premiers, leur goût du secret, leurs symboles puisés dans la Franc-Maçonnerie opérative et forestière les ont parfois fait confondre avec cette institution. Plusieurs papes ont d'ailleurs mensongèrement associé la Maçonnerie aux Carbonari d'abord fondés pour servir l'unité italienne avant de devenir une secte criminelle aujourd'hui fondue dans l'une ou l'autre des formes mafieuses. C'est sans doute de cette bouse papale que l'auteur a tiré le post en référence.

Puisque nous en sommes venus à évoquer l'action vaticane voici ce qu'en dit un excellent article de Wikipédia : À partir de 1861, date à laquelle le nouvel État italien unifié prit contrôle de la Sicile et des états papaux, les papes furent hostiles à l'État. Dès 1870, le pape déclara être assailli par l’État italien et les catholiques furent fortement encouragés à refuser de coopérer avec lui.../... La Sicile était fortement catholique../.. et se méfiait traditionnellement des étrangers. La friction entre l’Église et l’État donna un grand avantage aux bandes criminelles violentes de Sicile qui pouvaient déclarer aux paysans et aux citadins que coopérer avec la police, qui représentait le nouvel État italien, était un acte anti-catholique.../...

On voit donc ici poindre l'action anti-républicaine et anti-démocratique du Vatican... dont le bras armé était les bandes mafieuses.

Bien plus le même article ajoute : Durant toute la guerre froide, la mafia entretient des liens avec les partis politiques italiens, notamment la Démocratie chrétienne qui gouverne quasiment sans interruption le pays jusqu'aux années 1980. Une commission Anti-Mafia est mise en place en 1963, après plusieurs propositions restées lettre morte (en particulier après le massacre de Portella della Ginestra du 1er mai 1947 organisé par Salvatore Giuliano, dix jours après la victoire de la gauche aux élections locales, et en particulier du paysan sicilien Girolamo Li Causi, membre du Parti communiste italien (PCI). D'autres propositions furent émises, en 1948 par le député communiste Giuseppe Berti, et en 1958 par l'ex-Premier ministre Ferruccio Parri, cette dernière étant rejetée par les politiciens siciliens membres de la Démocratie chrétienne, en particulier Bernardo Mattarella et Giovanni Gioia. Danilo Dolci, surnommé le « Gandhi de Sicile », témoigna en 1967 contre les liens entre la mafia et la classe politique italienne, s'attirant les foudres de trois hauts responsables de la Démocratie chrétienne, dont le ministre Bernardo Mattarella ainsi que celles de l'Eglise.

 

On voit ici la collusion entre le monde religieux, le monde politique et le monde mafieux.

Mais il y a plus :  

Selon le livre "Les dossiers noirs du Vatican" qui n'a reçu aucune forme de contestation de la part du mis en cause et qui traite de "l'argent, le crime et la mafia dans l'Eglise catholique" (auteur Paul Williams, traduit de l'anglais (USA) par Véronique Dassas, Colette St-Hilaire, Éditeur : H & O, Béziers (Hérault), Collection : Autre chose à penser, Résumé) cet ouvrage "entend faire la lumière sur les accords financiers conclus par l'Eglise catholique. Il examine les liens entre l'or des nazis et la banque vaticane, la dépendance de Paul VI envers Michel Sindona, un chef de la mafia internationale, la fraude d'un milliard de dollars de titres contrefaits révélés par le FBI et Interpol ou le scandale de la banque Ambrosiano". Avec en Quatrième de couverture :

 "Avec plus de 50 milliards de dollars en titres, des réserves en or qui dépassent celles de nombreuses nations industrialisées, des biens immobiliers dont la surface totale est supérieure à celles de plusieurs pays et des palais contenant les plus grands trésors artistiques, les richesses de l'Église catholique sont immenses. Pourtant, en 1929, le Vatican est au bord de la ruine. C'est alors que le pape Pie XI décide de signer un traité avec le dirigeant fasciste Benito Mussolini. Grâce à cet accord, le Duce obtient le soutien de l'Église tandis que le Vatican reçoit un paiement de 90 millions de dollars, le statut d'État souverain et la garantie de salaires payés par le gouvernement pour tous les prêtres du pays. Ainsi le pape résout-il d'un coup tous ses problèmes financiers au prix de la soumission de l'Église à l'un des régimes politiques qui allaient bientôt mettre l'Europe à feu et à sang. Cette terrible compromission n'est pourtant que la première d'une longue série... Dans ce livre explosif, Paul Williams expose les preuves irréfutables des accords financiers plus que douteux conclus par l'Église catholique. Il examine, entre autres, les liens qui unissent l'or des nazis à la banque vaticane, la dépendance de Paul VI envers un chef de la mafia internationalement connu, le gigantesque scandale de la banque Ambrosiano, la mort mystérieuse de Jean-Paul Ier et les conséquences sociales désastreuses des affaires de pédophilie."

Et encore : Vatican SA, Publié le 01 juin 2009 par Jean-Marie Le Ray : En Italie vient d'être publié un livre intitulé Vaticano SpA, où SpA signifie Società per Azioni, qui est la forme statutaire équivalente de la SA, la Société anonyme en France. Ce livre, écrit par un journaliste, Gianluigi Nuzzi, se base sur les archives gardées secrètes de Monseigneur Renato Dardozzi, soit environ 4 000 documents collectés sur un quart de siècle, tous plus confidentiels les uns que les autres (relevés de compte, fiches d'ouverture de comptes chiffrés avec les signatures déposées, correspondance réservée avec le pape Jean-Paul II et les plus hauts dignitaires de l'époque, de 1974 à la fin des années 90), qu'il a voulu rendre publics après sa mort, "pour que tout le monde puisse savoir ce qui s'est passé", selon ses dispositions testamentaires.

C'est ainsi que l'on découvre, de chapitre en chapitre, les innombrables méfaits de son Excellence Révérendissime Monseigneur Donato De Bonis, Chapelain Grand Croix Conventuel ‘ad honorem’, Prélat de l’Ordre de Malte, décédé le 23 avril 2001, qui a fait ce qu'il a voulu au sein de la Banque du Vatican, l’IOR (l’Institut des Œuvres de Religion), en réussissant pratiquement à créer un IOR parallèle, une banque dans la banque, grâce à laquelle il a pu "gérer", de 1989 à 1993, 17 comptes principaux sur lesquels ont transité presque 300 millions d'euros... Où l'on comprend que les enseignements de Marcinkus, dont il était le second, n'ont pas été vains, puisqu'il a pu ainsi créer un véritable "paradis fiscal", c'est le cas de dire !

La principale activité de De Bonis a constitué à mettre en place un réseau de comptes clandestins, la plupart au nom de fondations charitables inexistantes, dont la principale, intitulée à une soit-disant Fondation Cardinal Francis Spellman, n'était qu'un compte chiffré (n° 001-3-14774-C) avec deux signatures : celle de De Bonis et celle de Giulio Andreotti. De Bonis indiquant dans ses dispositions testamentaires qu'à sa mort le solde du compte devait être mis à la disposition de Giulio Andreotti ... "pour des œuvres de charité et de bienfaisance, à sa discrétion", il va de soi. C'est ainsi que sur ce compte et d'autres, établis par Carlo Sama, Sergio Cusani et Luigi Bisignani, a transité la presque totalité du plus gros pot-de-vin de tous les temps, la "maxitangente Enimont", surnommée la "madre di tutte le tangenti", ou "mère de toutes les malversations", soit un peu plus de 90 milliards de lires sur un total de 130, près de 0,5 milliard de FF de l'époque... Dont la plupart ont fini leur course dans les poches de Bettino Craxi, Claudio Martelli, Arnaldo Forlani, Paolo Cirino Pomicino, etc. Entre parenthèses, à noter que ce dernier, qui fête ses 70 ans cette année, est encore en vogue puisque, après avoir subi une condamnation définitive, il est présent sur les listes européennes de Berlusconi../...

Le livre se termine sur un chapitre dédié au recyclage de l'argent de la mafia, quelques pages qui feraient une excellente introduction à une histoire ... encore à écrire !

Le banquier Roberto Calvi de la Banco Ambrosiano, la banque du Vatican, a été suicidé (étranglé puis pendu) sous le pont des Black Friards à Londres (meurtre rituel: des briques dans lespoches...) (assassinat par le parrain mafieux Pippo Calo)... (quelques heures auparavant, sa secrétaire Grazziella Corrocher est "suicidée" en tombant du 4e étage des bureaux de la Banco Ambrosiano), assassinat de Roberto Rossone directeur général de la Banco Ambrosiano. Guiseppe Dellacha, executive, se tue en tombant d'une fenêtre de la Banca Ambrosiano Milan. Rescandale... Michelle Sidona, financier, grand argentier de la Mafia américaine et sicilienne depuis 1957, qui contrôlait la Finibank propriété du Vatican, est empoisonné en prison à la Strychnine juste avant de comparaître devant les juges. Le général Della Chiesa, le président de la D.C. Aldo Moro sont assassinés. Mgr Marcinkus, banquier du Vatican, est nommé aux USA pour éviter la justice italienne malgré un mandat d'arrêt international. Sources www.bible.chez-alice.fr : F. Hacourt "Le Vatican, l'argent et le pouvoir" Ed EPO 1984, Encyclopedia Britannica, CNN, "La croix" 16 octobre 2003, http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/rendezvousavecx/

Le mafieux Giuseppe Calò(alias « Pipo Calo ») est l'un des principaux accusés de la mort de Calvi. Selon le journaliste David Yallop, Roberto Calvi aurait été responsable de la mort d'Albino Luciani qui, en tant que pape Jean Paul Ier, préparait une réforme des finances du Vatican. La famille de Calvi prétend que ce dernier était un honnête homme manipulé par d'autres. Selon les juges qui ont enquêté Calvi aurait détourné de l'argent qui appartenait à la mafia qui aurait voulu empêcher la justice de découvrir comment Calvi l'aidait à blanchir de l'argent.

1989

Paul Touvier fasciste, antisémite notoire, criminel contre l'humanité, bourreau des nazis dans la région lyonnaise condamné à mort en 1945, (embauché par le SDECE) est arrêté dans un couvent de Nice : Il vivait dans la clandestinité, protégé par l'Église catholique (l'archevêché de Lyon planquera les archives Touvier à Rome) depuis 1947. Source www.bible.chez-alice.fr: "Histoire" janvier-février 2002, L'Express, L'Alsace, Le Monde,"Le Canard Enchaîné" 06/1990

1992

Le Cardinal Maurice Otunga, archevêque de Nairobi brûle des préservatifs sur la place publique. Le juge Giovanni Falcone est assassiné, son successeur le juge Paolo Borsellino est assassiné. Giulo Andreotti, sept fois président du conseil, sénateur à vie, intime des hiérarchies vaticanes, ami personnel de Jean-Paul II, appelé "le cardinal" est mis en cause par les repentis mafieux dans les affaires Sindona, Calvi, Dalla Chiesa, Pecorelli et Aldo Moro, il serait le patron de la mafia à Rome: ouverture d'une enquête. Il sera acquitté en 1999 puis condamné à 20 ans de prison en 2002 mais ne purgera pas sa peine.

1994

La banque du Vatican: IOR (Instituto per l'Opere del Religion, utilisée aussi par la CIA) dérape de nouveau: elle est compromise dans le scandale Enimont où l'IOR a servi de relais à un pot de vin de 93 milliards de lires payé aux partis politiques italiens pour s'assurer la mainmise sur la chimie italienne. La banque du Vatican est aussi impliquée dans un trafic d'armes au profit d'une famille mafieuse de Catane et dans une tentative de détournement informatique de subventions européennes. 

A l'IOR, il n'existe pas de chéquier. Toutes les transactions se font en liquide, en lingots d'or ou par virement. Nul n'a accès aux livres de compte de la banque, pas même les magistrats de Mani Pulite qui se heurtent à l'opacité entretenue par le Saint-Siège. En somme, le Vatican est l'un des paradis fiscaux les plus efficaces au monde.

Une liste de clients prestigieux et… engagés

Pour ceux qui auraient des doutes sur la qualité des services financiers de l'IOR, la liste de ses meilleurs clients est éloquente :

  1. la famille Gambino de New-York, qui a recyclé son argent sale, moyennant une commission de 50%

  2. les chefs mafieux siciliens Toto Riina et Bernardo Provenzano

  3. l'inoxydable Giulio Andreotti, ancien président du Conseil, qui a bénéficié de fonds colossaux

4. le syndicat polonais Solidarnosc

Les « affaires » ont surgi au début des années 80, lorsque deux clans se sont opposés :

  1. d'un côté, une poignée d'homme affiliés à la franc-maçonnerie (la fameuse loge P2 dont il a été largement démontré qu'elle n'avait rien de maçonnique mais tout d'une machine de guerre pour le pouvoir et le fric contre l'état) et à la mafia : Michele Sindona, nommé conseiller financier de l'IOR en 1968 et Roberto Calvi, patron de la Banco Ambrosiano, tout deux membres de la loge Propaganda Due (P2).

  2. de l'autre, un groupe de prélats proches de l'Opus Déi qui décident d'accepter ces clients douteux, pourvus que les profits de l'établissements aillent, comme le prévoit ses statuts, aux oeuvres religieuses nécessiteuses.

Aujourd'hui, les responsables de l'IOR s'appuient sur un conseil de cinq cardinaux pour contrôler l'activité de la banque. Ils pourront toujours méditer le bon mot de Mgr Paul Marcinkus, qui avait coutume de dire : « Est-il possible de vivre dans ce monde sans se soucier d'argent ? Il n'est pas possible de diriger l'Eglise avec des “ Ave Maria ”. »

 

Une fois encore nous n'attaquons pas la foi des catholiques sincères qui sont nombreux. Mais, quand bien même nous comptons dans nos rangs quelques moutons noirs qui relèvent des tribunaux lorsque les faits sont avérés ou patents,  nous ne pouvons pas laisser dire que la Franc-Maçonnerie est mafieuse dans son essence et ses pratiques. Si tel avait été le cas aucun régime totalitaire ne l'aurait interdite ni le Vatican, à la lecture de ce qui précède, condamnée. 

Nous devons rendre justice du fait que, récemment, des cardinaux, et non des moindres, ont fulminé contre les sociétés mafieuses et leurs membres non repentis une peine d'excommunication immédiate et définitive "latæ sententiæ". Celà  suffirat-il à  faire de l'organisation ecclésiale une société au dessus de tout soupçon? 

A suivre... mais il va de soi que nous ouvrirons nos colonnes à tous ceux qui voudront apporter démenti à nos informations qui ne sont encore que parcellaires. Voir aussi :

http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2012/01/01/la-gra...