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11/03/2011

Jésus et la laïcité?

Benoît XVI.... La Croix du Christ à l'origine de la laïcité???

On connaissait déjà le talent du pape à récupérer pour son église les valeurs fondamentales de la République que sont « Liberté, Égalité, Fraternité » auxquelles, selon lui, seul le Christianisme (toujours confondu avec le catholicisme romain qui n'en n'est qu'un avatar) aurait donné vraie dimension d'un humanisme inspiré par l'Esprit Saint.

Voir : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2011/03/04/de-la-...

Mais le pape fait encore plus fort dans le récent second tome de son « Jésus de Nazareth » en déclarant que : la Croix est à l'origine de la séparation totale de la religion et de la politique, comme une réponse à la question de «l'entrelacement de la religion et de la politique».

Il justifie cette étonnante déclaration par une analyse personnelle de l'Évangile selon laquelle : Le Christ refuse d'endosser le rôle de sauveteur politico-religieux, ce que ses contemporains attendent pourtant de lui quand ils reconnaissent en lui le Messie. «Jésus avait commencé à détacher l'une de l'autre ces deux réalités qui jusqu'alors étaient inséparables. Mais cette séparation entre politique et foi, entre peuple de Dieu et politique, appartenant à l'essentiel de son message n'était possible en définitive qu'à travers la Croix». Pourquoi? «C'est seulement par la foi au Crucifié en Celui qui est privé de tout pouvoir terrestre et est ainsi élevé, qu'apparaît la nouvelle communauté, la nouvelle manière par laquelle Dieu domine le monde.» (p.197).

Pour juste qu'elle soit cette analyse nous apparaît cependant incomplète.

Car, s'il est vrai que Jésus crée «un concept nouveau de royauté et de règne devant lequel il met Pilate, le représentant du pouvoir terrestre classique», en refusant d'être roi dans le monde...

... le pape néglige de pousser son analyse pour ne pas avoir à nous dire qu'hélas Pierre, mais surtout ses successeurs papes, cardinaux et évêques, ont endossé ce rôle de "princes du monde" en érigeant le cléricalisme au rang de royaume terrestre dont les ors et les pompes ont entièrement emprunté à l'empire romain jusqu'à Constantin.

Pire encore en établissant le Vatican en tant qu'état, avec ses systèmes tant de pouvoirs que financiers, après avoir abandonné, au terme d'âpres luttes, le sol italien à l'état de droit que l'on connaît aujourd'hui et qui voudrait bien mettre un peu de transparence sur cet ensemble plutôt nébuleux, les papes ont voulu se faire rois « dans le monde ».

Revendiquant et imposant la primauté de l'église romaine sur toutes les autres expressions du Christianisme, voire même, à travers les croisades et les conversions forcées, sur toutes les autres religions et expression de la foi en Dieu, en s'érigeant au dessus de tous et tout, en jugeant tous et de tout sans pouvoir être jugé lui-même, en se déclarant infaillible sur les questions de foi, en confondant les dogmes de foi, résumés dans le Crédo, avec les dogmes d'appartenance, le siège romain a très largement trahi le message du fondateur du Christianisme qui est la seule Église Une, Sainte, Universelle et Apostolique.

Ce faisant c'est Jésus lui-même qu'ils ont renié. Car en effet, et de l'aveu même du pape : ««Le style du divin n'est pas d'écraser par la puissance extérieure, mais de donner la liberté, de donner et susciter l'amour.»

Les FM de tradition ne disent pas autre chose quand ils écrivent que « Le Créateur a donné à l'homme le bien le plus précieux qui soit : La Liberté. La liberté, patrimoine de l'humanité toute entière, rayon d'en haut, qui est la source des sentiments d'honneur et de dignité, qu'aucun pouvoir n'a le droit d'éteindre ni d'amortir » (Convent de Lausanne 1875).

Allons Benoît encore un effort pour reconnaître que l'église romaine, en tant qu'organisation humaine, est, comme vous l'écrivez vous-même, du parti de Barabbas, de l'aristocratie du Temple, qui a condamné le Maître de Lumière à la mort. Que par cette mort l'humanité entière, bourreaux compris, soit sauvée est un autre débat.

Pour terminer nous ne pouvons pas ne pas mentionner cet autre propos du pape qui, parlant du chemin de conversion que chaque homme a à parcourir affirme : « Ce n'est pas un parcours de caractère cosmique et géographique dont il s'agit ici, mais c'est la « navigation spatiale » du cœur qui conduit de la dimension du repliement sur soi à la dimension nouvelle de l'amour divin qui embrasse l'univers ».

N'est-ce pas là une définition précise de ce qu'est « l'INITIATION » connue des Francs-Maçons et qui se trouve aux antipodes des condamnations papales sur la Franc-Maçonnerie?

Citations partiellement reprises de : http://www.lavie.fr/

03/11/2010

Lucifer et les Francs-Maçons

C'est une accusation récurente des anti-maçons que de nous attribuer l'adoration de Lucifer comme dieu. Cela vient des anciennes accusations papales de satanisme, reprises récemment du siècle précédent, dans les années 30, par l'évêque Jouin anti-maçon aussi acharné qu'antisémite. Pour ce faire il, et d'autres avec lui, se sont servi d'un faux document attribué à un maçon américain célèbre au XIXème siècle mais malheureusement tombé dans la folie du palladisme et qui décerna à une étoile bien connue des maçons le qualificatif de Lucifer.

Lucifer, Satan, diable, démon, ange(s) déchu(s)... les religions et les pouvoirs ont toujours développé une abondante littérature ayant pour sujet le mal personnifié par une figure démoniaque représentant généralement l'un des attributs du mal.

Le plupart d'entre-elles y ont vu un être crée ou non par la divinité mais toujours opposé à elle et ayant pour vocation la conquête du monde, la possession des hommes, la perversion de leur esprit et de leurs mœurs.

Cependant, le livre des livres des religions monothéistes, la Bible (réf BJ4/ CD-rom), traduite du Tanakh hébraïque en grec 2,5 siècles avant JC par 72 sages (Septantes), ne mentionne pas le nom de Lucifer, ne mentionne que tardivement le nom de Satan (Zacharie 3,1) et celui du diable dans Sagesse (2,24).

C'est Jérôme, le traducteur de la Bible en 385, qui traduira en latin (Vulgate) le mot vjn « NJS » par «le serpent » ou « le Satan » alors que ce mot indique un corps opposant une résistance et plus généralement le vice. Ce n'est qu'en 1546 que le Concile de Trente affirmera l'authenticité de la bible de Jérôme, cependant qu'elle avait été révisée (sic) au VIIIème siècle par Alcuin et Théodulphe, tous deux religieux l'un à Tours, l'autre à Orléans.

Il faut observer que le texte du Tanakh, partiellement attribué à Moïse, se situe au plan des principes d'humanité et non de l'humanité réelle ce que, semble-t-il, les traducteurs et réformateurs de la Bible n'ont pas compris ou voulu traduire pour ne pas remettre en cause la doctrine du péché originel. Doctrine officialisée en dogme par le Concile d'Orange sur lequel l'église romaine a fondé, à la suite de saint Augustin (IVème siècle), tout son système de domination des êtres et des pensées.

Si l'on examine l'origine des mots qualifiant le mal, le vice on voit que Lucifer désigne chez les Romains « l'Étoile du matin et du soir » soit « Vénus » (mais Vesper pour l'étoile du soir). Chez les Grec Lucifer est Phosphoros. En latin comme en Grec ce mot signifie « qui porte la Lumière ». Dans la Septante, on lit ὁ ἑωσφόρος ὁ πρωὶ ἀνατέλλων, qui signifie « le porteur d'aurore, celui qui se lève le matin ». Ce texte fait référence à un roi de Babylone qui aurait dit : « J'escaladerai les cieux, au-dessus des étoiles de Dieu j'élèverai mon trône, je siégerai sur la montagne de l'Assemblée, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je m'égalerai au Très-Haut. » (Isaïe 13 et 14). C'est encore Jérôme qui utilisera abusivement le mot Lucifer pour traduire en latin le verset 14,12 «  Comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin (Lucifer), fils de l'aurore? As-tu été jeté à terre, vainqueur des nations? ».

La tradition chrétienne des origines attribue ce qualificatif à Jésus lui-même. Dans le Nouveau Testament, il y a une mention de φωσφόρος, « porteur de lumière », « Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin (Lucifer) se lève dans vos cœurs » (Pierre 2:1:19)

Dans l'Apocalypse (Jean 22:16) Jésus se décrit comme ὁ ἀστὴρ ὁ λαμπρὸς ὁ πρωϊνός, « l'étoile du matin ». On peut trouver un écho de cet usage dans l'Exultet, le chant liturgique par lequel l'église romaine, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres, symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé.

Dans le Coran, la sourate 86 Al Tariq parle également de l'étoile du matin, et pourrait évoquer le Messie, Al Tariq signifiant à la fois l'étoile du matin et celui qui vient dans la nuit.

C'est un Apocryphe, le Livre d'Enock, qui crée le mythe des anges rebelles. Mais c'est le Moyen-Age qui fera de Lucifer un ange rebelle, déchu, tentateur, diviseur, roi des démons... et lui donnera ses représentations dont la plus connue est celle d'un diable rouge ou noir, cornu, aux pieds de bouc... C'est ainsi que naîtra la fiction bien arrangeante de Lucifer = Satan = diable = démon... dont l'église romaine fera le tentateur de l'humanité.

En fait, si l'on y regarde bien, Lucifer peut être assimilé à Prométhée qui, dérobant aux dieux le feu du ciel, apporte aux hommes la connaissance et les science. On sait que Prométhée subit le châtiment de son forfait en étant attaché au Caucase et livré à la rapacité des corbeaux, vautours et autres bestioles qui lui dévorèrent le foie.

De ce point de vue Jésus est aussi un héros prométhéen qui apporte aux hommes la connaissance de la nouvelle loi fondée sur l'Amour alors que l'ancienne loi, à laquelle peut être rattaché Prométhée, est fondée sur la contrainte qu'impose un dieu jaloux. Et l'on sait ce que les prêtres juifs (symbolisant toute cléricalité et non le peuple juif comme le  laissent entendre les racistes religieux ou non) ont fait subir de supplices à cet Etre de Lumière, fils de Dieu et fils de l'homme.

Loin donc d'être infamante l'accusation de luciférisme portée contre les Francs-Maçons à la suite des déclarations délirantes d'un Albert PIKE, vieillissant et tombé dans la folie du palladisme, tout au contraire de ce qu'affirment nos adversaires, nous honore puisque nous nous qualifions nous-mêmes de « Fils de la Lumière », que nous avons pour ambition de porter au monde « la lumière reçue au cœur de nos loges », « de rassembler ce qui est épars » de n'être « ni athées stupides ni libertins irreligieux »...

Cependant, si la Franc-Maçonnerie proclame l'existence d'un Principe Créateur sous le nom de Grand Architecte de l'Univers qui donne à l'homme le bien le plus précieux qui soit : La Liberté, don, transmission qui font ainsi du Créateur un "Etre" présent, pensant et agissant, nous devons rappeler avec force que la Franc-Maçonnerie n'adore aucun dieu, ne rend aucun culte, ne délivre aucun sacrement, ne propose aucune forme de salut, de paradis, de récompense ultime.

Néanmoins, la Franc-Maçonnerie porte les valeurs qui découlent de l'Espérance révélée par ce que la réalité du monde inspire de sens, de la Foi en un perfectionnement infini de l'homme et de l'humanité, de la Charité comme attention, assistance, amour portée à l'humanité et à chaque homme. 

Réjouissons-nous donc mes Frères et Sœurs de ce que Jésus - "Etoile du Matin" selon les saints Pierre et Jean et donc "Lucifer" selon la traduction de cette expression par saint Jérôme - nous soit l'une des « Grandes Lumières de l'humanité », celui qui a «initié la plus belle religion du monde », le « médiateur entre l'humanité et le Principe Créateur », de ce qu'il nous a donné « la Loi d'Amour ». Réjouissons-nous encore de ce que la Franc-Maçonnerie traditionelle proclame, comme à son origine, l'existence d'un Principe Créateur qu'elle laisse à ses membres le soin de définir selon leur coeur, que nos travaux soient ouverts « A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers » en présence de la Bible ouverte au Prologue de l'Évangile de Jean qui commence par ces mots « Au Commencement était le Verbe... qui était avec Dieu... qui était Dieu... qui était la Lumière Véritable… qui éclairait les Hommes... qui ne l'ont pas reconnue ».

 

Prométhée, Lucifer, Jésus...

et nous, petits hommes éclairés par leur Lumière,

animés par la Foi, la Charité et l'Espérance,

même combat contre l'ignorance, l'ambition, le fanatisme.

Mais qu'on ne fasse pas un mauvais procès d'intention. Nous savons et reconnaissons qu'il y a dans toutes les religions des croyants laïcs ou clercs qui sont à l'opposé de ces tares de la société et qui ont exercé ou exercent encore une influence positive sur la marche du monde. Ceux là sont l'objet de notre respect.

 

Voir aussi : http://lodgamour.blogspirit.com/archive/2014/05/21/lucife...

07/07/2010

Le Juge, le froc romain et le chamelier du désert.

Dans une récente interview un "chat fourré", juge de son état, aussi gonflé d'importance qu'un certain ballon à air chaud, très connu médiatiquement aussi pour sa chasse aux francs-maçons, préconise que se dévoilent tous les magistrats et détenteurs de l'autorité d'état d'appartenance maçonnique.

Il argue pour cela du risque encouru par les justiciables et citoyens d'un manque d'objectivité des juges et des fonctionnaires francs-maçons.

Ce qu'avoue à peine le bonhomme c'est qu'il est lui-même membre d'une secte qui a son siège dans un timbre poste italien. S'en déclarant adepte (ce qui est son droit) et suivant en cela les prescriptions du grand gourou blanc de la secte, qui, au mépris de la décision de son assemblée générale (dite Vatican II) de ne plus condamner les francs-maçons, a renouvelé cette même condamnation en 1983, il aurait (notre bonhomme de juge) refusé d'entrer dans une loge.
 
Fort bien, personne ne saurait lui en tenir rigueur non plus de son appartenance religieuse.

Le problème est que, se soumettant aux ordres d'un gourou et aux dogmes de la secte à prétentions universalistes, il abandonne de lui-même de son libre arbitre et de sa capacité à lire les lois et situations humaines autrement qu'à travers le prisme religieux qui est le sien.

Le problème est encore que soumettant son intelligence à celle d'un autre - réputé savoir à sa place - et refusant d'entrer en maçonnerie (ce qui est son droit), les jugements qu'il porte sur cette institution sont, par définition, entachés d'ignorance et de partialité.

Notamment lorqu'il évoque la notion de secret et celle touchant aux serments. Notions auxquelles il n'a manifestement rien compris, comme depuis trois siècles les hiérarques de la secte et autres pisses-copies hystériques (auxquels il fait référence), en quête de pseudos-révélations.

De là donc qu'on est en droit (comme il le fait lui-même à l'égard des francs-maçons) de se poser la question de la quiétude de sa pensée, de la neutralité de sa lecture de la loi et de l'impartialité de ses jugements? De là donc qu'on est en droit de penser à une éventuelle collusion occulte avec des justiciables plus ou moins connus pour être de sa secte?

De là également qu'on est en droit de se poser la question de sa complicité objective avec le chamelier du désert et ses successeurs qui proposent eux aussi l'éviction des francs-maçons et même leur éradication pure et simple (voir actuelle Charte du Hamas et divers fatwas).

Rappelons ici pour mémoire (et quoi que s'en défende le Raminagrobis) que les tenants du chamelier (qui entre autre "consomma" une fillette de 9 ans) furent, pour beaucoup, alliés très réels du nazisme ainsi qu'à l'époque bon nombre des tenants du gourou romain qui applaudirent sans mesure, avec un certain maréchal (hélas de France), le nettoyage ethnique européen que fut l'Holocauste (juifs, tziganes, communistes, handicapés...) ainsi que les mesures ségrégationnistes et radicales prises contre les francs-maçons.

Rappelons aussi que ces mêmes hièrarques de la secte furent, avant cette sombre période, à l'origine de l'antisémistisme (voir l'accusation de "déicide" portée contre les juifs "perfides") et les propagandistes du complot judéo-maçonnique et des Protocoles de Sion (voir les écrits de l'épiscope Jouin) repris aujourd'hui encore par certains extrémistes religieux et politiques (voir la charte ci-dessus mentionnée et les écrits "rayonnants" d'idiotie émanant d'ânes entre "brancards" pour ne citer qu'eux).

Donc monsieur le juge sortez le nez de votre toque enfiévrée de religion et respirez frais. Nous voulons dire par là avec les honnêtes gens. Rendez vos jugements et décisions en toute sérénité et impartialité, y compris contre des maçons ripoux (ce qui est oeuvre de salut public) et laissez vos confrères, juges ou administrateurs et francs-maçons, faire de même à l'égard de tous.

Ou alors nous demanderons nous aussi que soient inscrits sur un fichier le nom de tous les membres de votre secte et d'autres afin que nous puissions, n'étant pas de la même coterie, les récuser (imaginez le b...l là où c'est déjà la chienlit).

Au fait que pensez-vous de cet officier de gendarmerie musulman vu récemment à la télé la main posée sur le Coran lui-même placé sur le Code Civil????

Etes-vous prêt à accepter qu'un jour chaque détenteur de l'autorité d'état soit doté qui d'un Coran, qui d'une Bible, du Livre des Mormon....???

Dormez bien maître Raminagrobis du sommeil du juste que vous êtes certainement...  et pensez parfois au gorille de Brassens.

07/03/2009

Defense de la Laïcité, de la liberté de penser et de la liberté religieuse!!!


La défense des libertés fondamentales étant une cause noble et nécessaire

nous relayons ce communiqué émanant du

Grand Orient de France.

 

GRAND ORIENT DE FRANCE
16, rue Cadet – 75009 Paris
Paris, le 6 mars 2009


Grand Orient de France
Grande Loge Féminine de France
Fédération Française du Droit Humain

Les Obédiences signataires tiennent à s’associer à toutes les institutions publiques nationales et internationales et à toutes les associations non gouvernementales de défense des droits de l’homme qui dénoncent l’orientation très dangereuse prise par le projet de déclaration finale de la Conférence des Nations Unies sur la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance, dit de «Durban II », et qui sera examiné à Genève en avril prochain.

Présidé par la Lybie et vice-présidé par l’Iran, le Comité Préparatoire institué pour la finalisation du projet de déclaration se livre à un véritable détournement du concept de protection des droits de l’homme pour tenter :

a) d’imposer, au nom de la prétendue liberté religieuse, la supériorité d’une religion - l’Islam – sur toutes les autres religions et sur tous les mouvements d’idées en exigeant notamment l’établissement d’un délit de blasphème en contradiction ouverte avec la liberté absolue de conscience, la liberté d’expression et la laïcité ;

b) d’institutionnaliser l’antisémitisme au sein de la Conférence de l’ONU en mettant ouvertement et systématiquement en accusation l’Etat d’Israël par des thématiques racistes n’ayant aucun rapport avec le libre examen critique de la politique étrangère d’un Etat membre de l’ONU ;

c) de promouvoir des thèses sexistes, hostiles aux droits des femmes et contestant en particulier leur droit à l’émancipation ;

d) de refuser la condamnation des Etats qui pratiquent la discrimination, voire la répression, au sein de leur propre société ;

f) de rejeter l’universalité des droits de l’homme au profit d’un communautarisme exacerbé qui devrait tenir compte des « spécificités culturelles » pour mieux discriminer entre les catégories de citoyens.

Après le retrait du Canada et d’Israël de ce processus, l’Administration OBAMA a annoncé à son tour son retrait et sa participation en tant que simple observateur à la Conférence de l’ONU à Genève.

Devant la gravité de la situation, les Obédiences suscitées appellent Monsieur le Président de la République à agir pour que les pays membres de l’Union européenne refusent également de cautionner cette mascarade et s’abstiennent de participer à la Conférence de Genève autrement qu’en tant qu’observateurs.

En cette période de célébration du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la France doit vigoureusement dénoncer l’orientation de la Conférence dite de « Durban II » à Genève et peser de tout son poids pour stopper cette dérive inacceptable au sein des instances de l’ONU.

18/02/2009

Le Franc-Maçon est-il un Utopien qui s'ignore?

La récente affaire de la "levée des excommunications" par Benoît XVI et les remous qu'elle a provoqués dans les milieux catholiques nous a conduit à suivre l'évolution de divers blogs et autres forums d'obédience catholique. Non que nous soyons très concernés par ces décisions papales mais parce qu'elles furent en de nombreuses occasions celle de remuer à nouveau la sauce infernale du chaudron du complot judéo-maçonnique.

A côté des grands organes de presse tels que Le Pèlerin, La Vie, La Croix qui s'efforcent de présenter sur le sujet des dossiers aussi objectifs que possible et, pour cela, sont souvent qualifiés de "presse de gauche, progressiste et moderniste" par tout ce que la catholicité compte de +- intégriste, on trouve de nombreux sites de cette mouvance où le réductionnisme, le révisionnisme, voire le négationnisme, et le culte idolâtre de la papauté romaine se montrent en plein jour accompagnés des habituels refrains anti-maçonniques.

Sur l'un de ces forums nous avons eu l'occasion de suivre les écrits de suppôts d'un catholiscisme crispé sur ses vieilles lunes et rengaines. Opposition frontale où les accusations de collusion entre maçonnerie et nazisme révèlent bien vers quoi penchent les é-mules de l'évêque Williamson. Inclination qui tend à imputer insidieusement à la FM le génocide juif, en raison de la signature d'un accord de coopération entre le régime nazi et le gouvernement français de l'époque qui comptait quelques francs-maçons, ou, à imputer au franc-maçon américain Roosevelt les 100 millions de morts du communisme, au motif qu'il aurait attendu quatre ans après l'ouverture du premier camp de concentration avant d'intervenir contre le nazisme. Et, au passage, à remercier les Japonnais de leur action contre Pearl Abour. Le tout bien sûr en oubliant de mentionner le Concordat du 20 juillet 1933 signé par l'ECAR avec les nazis qui procura à l'église d'Allemagne quelques avantages notables. Concordat, disons plutôt alliance avec le régime,  dont l'un des buts cachés était de faire, avec quelques raisons, obstacle à l'extension du communisme bolchevique. De très nombreux catholiques allemands rachetèrent par leur conduite de résistance exemplaire ce triste épisode.

Beaucoup plus intéressant est le débat entre certains membres d'un de ces forums sur le thème de la levée des excommunications Au départ ce fil se constituait d'échanges, de commentaires sur la décision du pape et le positionnement des intégristes de la FSSPX. Progressivement, par un glissement assez fréquent, on vit apparaître des petits bouts de phrases mettant en cause la FM, puis on commença à parler de la laïcité comme source de tous les maux de la société. On vit sortir des noms : Besancenot, Laguiller..., des juxtapositions hasardeuses comme le nazisme et le sionnisme, le communisme et ses 100 millions de morts comparé aux 6 millions de juifs du nazisme etc...

Et cela continua avec apparition de-ci, de là, d'un discours intégriste pur et dur avec des petites phrases du genre ".../... La Shoah est une conséquence de l’antisémitisme des Lumières.../... Elle est le fruit de la sécularisation encouragée aujourd’hui par certains Juifs.../... Le camp du faux progrès est en train de comprendre que cette réconciliation tant attendue entre catholiques sonne la fin de ses victoires contre la famille (comprendre par ex le divorce, le pacs, l'homosexualité...), la vie (comprendre par ex l'IVG, le droit de mourir dans la dignité...) et la liberté (comprendre par ex : la suppression de l'éducation religieuse obligatoire, la laïcité opposée à la théocratie...)...". Petites phrases qualifiées de "mises au point claires et nettes" précédant de peu une tentative de justification des propos de l'évêque négationniste.

Un seconf fil dérivé du précédent fut ouvert sous l'intitulé "Le revisionnisme communiste". Très intéressant il éclaire bien la manière dont ces révisio-négationnistes procèdent. Ainsi il est fréquent de lire des mises en // macabres opposant les 100 millions de morts du communisme et les 6 millions de juifs condamnés par le nazisme. Comme si le crime de l'un était de même nature que celui de l'autre, comme si les morts de l'un étaient quantité négligeable comparés au nombre des morts de l'autre.

Le procédé est subtil pour qui lit trop rapidement ces textes. Textes qui n'ont qu'un but pour ces catholiques aveuglés par les écrits d'un Léon XIII contre le modernisme, le socialisme, le progrès social... ou par ceux du sinistre évêque Jouin violemment antisémite et anti maçonnerie. Il s'agit en effet rien moins que de faire ressortir l'horreur (réelle) des crimes lénino-marxistes, bolcheviques et staliniens, en guerre ouverte contre l'ECAR, pour banaliser ceux du nazisme avec qui elle a su trouver de nombreux acommodements, comme elle a su en trouver avec les régimes fascistes de Franco, Salazar et récemment Pinochet, quitte à tuer par des mots des lumières comme Mgrs Romero ou Camara et la théologie de la libération ou les prêtres ouvriers.

C'est une de ces macabres comparaisons qui a enclenché la polémique dans laquelle un de nos frères tentait de faire ressortir la différence de nature entre le nazisme et le communisme. Un autre intervenant faisant du nazisme un avatar mineur du bolchevisme dans le but d'en minimiser les horreurs.

S'efforçant de toujours distinguer entre "l'idée" communiste des philosophes les plus éclairés et sa dramatique "application" marxiste-léniniste et bolchevico-stalinienne, notre frère exposait que l'idée du communiste utopique plonge ses racines au plus profond de l'histoire des hommes, se serait nourrie des principes du Christianisme et des Lumières jusqu'à la "rupture de sens" marxiste qui allait aboutir à la dictature du prolétariat, en réalité celle d'une nomenklatura au moins aussi calamiteuse que la précédente tsariste. A l'appui de sa thèse, il faisait état des très nombreuses tentatives de vie communautaire telles que le monachisme, différents phalanstères, les Utopiens qui, à la suite de Thomas More (saint catholique), tentèrent de développer la cité idéale, Gaston Ledoux, génial architecte des Salines Royales d'Arc-et-Senans, Baboeuf... jusqu'au constat établi par de nombreux philosophes matérialistes comme Karl Marx ou Blanqui (à qui l'on doit d'ailleurs l'invention de la formule "lutte des classes") qui constatèrent que cette idée généreuse ne pourrait trouver à se réaliser que par le moyen d'une révolution violente destinée à renverser l'ordre du monde dominé par les grands possédants.

C'est contre cette idée généreuse, mais dévoyée en doctrine violente par le triste constat de l'état de la société, que s'éleva un Léon XIII, pape romain, et que prit corps la pensée catholique formulée dans "La Doctrine Sociale de L'Eglise" qui, sans rien remettre en cause de l'ordre social établi, affirme que "c'est par volonté divine que les puissants le sont et commandent, que les pauvres sont pauvres et doivent remercier Dieu de l'état qui est le leur". Il y a bien sûr de grands passages exaltant les vertus du partage. Mais depuis ces cent dernières années on a vu ce qu'en firent les classes dirigeantes et de quel prix les travailleurs ont payé leurs "acquis sociaux", sans que cela entraine de vigoureuses condamnations de qui s'érige, au dessus de tous,  en conscience du monde.

C'est dans cette volonté de renverser l'ordre du monde de façon violente que réside la "rupture de sens" entre l'idée d'un communiste philosophique, noble, et son application marxiste-léniniste et stalinienne, sauvage, notamment sous l'impulsion des bolcheviques qui conduisit aux 100 millions de morts par la famine, emprisonnement, torture et autres moyens dégradants et criminels.

Autre est l'idée que notre frère se fait de l'origine du nazisme. Ainsi qu'il l'expose cette idéologie est profondément perverse dès son origine car directement inspirée du vieux mythe païen et germanique de la race supérieure, élue, ainsi que de la volonté de refonder la nation allemande humiliée par la défaîte de 1918 et le Traité de Versailles. Et ce quand bien même le national-socialisme traîne derrière lui quelques bribes de politique sociale.

A la différence du communisme utopique, il n'y a pour le nazisme aucune "rupture de sens" entre son idée fondamentale et son application dans les faits puisqu'aussi bien, et par principe, il ne peut y avoir en même temps cohabitation de deux races supérieures, de deux races élues. Ainsi le juif, du peuple de dieu, devient-il d'emblée le "bouc émissaire" chargé de toutes les tares, coupable de tous les maux du monde et par là justiciable (sic) de tous les châtiments, en réalité de tous les crimes même les plus horribles.

Et c'est bien là que s'établit la distinction entre les crimes de masses et de classes commis par les bolcheviques au nom d'une dictature provisoire, au moins dans l'esprit des auteurs communistes et marxisants, nécessaire passage de l'idée à l'application réussie d'une société sans classe, et le génocide conçu, planifié, organisé et conduit par les nazis dont le Reich devait durer au moins 1 000 ans .

Force est de constater que ce n'est pas l'approche de ces intégristes révisionnistes qui amalgament sans distinction l'idée généreuse du communisme idéologique et ses applications désastreuses et font du nazisme un petit frère du communisme idéologique alors qu'il n'est au mieux que l'avorton du bolchevisme. Nous disons "au mieux" car il évident que même cette idée est inexacte puisque l'inspiration paganiste du nazisme n'a rien à voir avec celle du communisme philosophique (qui, rappelons-le ne doit pas être confondu avec ses déviations mauvaises que sont le bolchevisme, le léninisme et le stalinisme).

Le procédé est ici commode pour ceux qui veulent minimiser le génocide juif et le faire passer pour pas grand chose à côté des grands crimes soviétiques. Pour qui s'inscrit, malgré les repentances actuelles, dans la lignée de cette fraction de l'église catholique porteuse pendant près de deux millénaires de l'infâme accusation d'un peuple juif "déicide". Accusation qui est à la source du racisme et du complotisme juif et judéo-maçonnique des temps modernes. Pour qui veut à la suite de l'évêque Williamson faire preuve de réductionnisme voire même de complet négationnisme.

Ici deux questions se posent :

Quand l'église romaine se donnera-t-elle les moyens de réduire au silence ces malades de la conscience lobotomisés par deux millénaire d'évangélisation mal comprise?

Quelle est la position maçonnique sur ces questions touchant aux idées?

Nous laissons à l'église romaine le soin de répondre à la question qui lui revient.

Quant à la seconde il va de soi que, dans ce qui va suivre, nous n'engageons que nous et en aucun cas aucun de nos frères en maçonnerie de quelque appartenance qu'il soit. Cependant, pour ce que nous en connaissons, il est très clair qu'aucun maçon ne peut avoir de sympathie ni pour le nazisme ni pour les déviations bolcheviques, léninistes et staliniennes issues de l'idée du communisme utopique. Aucun d'entre-nous ne peut approuver ni ces régimes ni, et encore moins, leurs crimes.

Mais que peut-il en être de l'idée d'un communiste philosophique d'avant les matérialistes dont le principe est, comme dans le Christianisme, fondé sur le volontariat en vue : de la mise en commun, du partage, de l'exercice de la fraternité?

Se pourrait-il que les francs-maçons réunis en loge sans distinction de classes sociales, entraînés à partager la connaissance, les savoirs, le temps, le silence, le travail, le pain et le vin, à donner à manger à qui a faim, à boire à qui a soif, appliqués à mettre en actes une solidarité active, bien loin du simple copinage, de l'entremise et du lobbying, soient des "utopiens", voire des "communistes utopiques" qui s'ignorent?

Porter au dehors ce que nous recevons au dedans des loges n'est-ce pas chercher à impégner la société des idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité, qui sont fondamentalement des valeurs évangéliques et républicaines, afin de parvenir sans violence à cette société idéale dont beaucoup de nos ainés ont tant rêvé? Pour laquelle un grand nombre a donné sa vie?

Le chemin est certes encore long, et nous sommes ouvriers malhabiles, mais, comme le disait un de nos vieux maîtres : "il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre" et, chaque jour, de remettre l'ouvrage sur le métier.

 Gardons-nous cependant de céder à la tentation du pouvoir effectif.

C'est en effet par l'exemple que nous devons agir et non par ce qui ne manquerait pas une fois encore de dériver, après l'inéluctable "rupture de sens" entre l'idée et l'application, vers l'absurde et l'horreur. Et ce afin que, jamais, au grand jamais, quiconque puisse dire "qu'un mal affreux est sorti de nos loges et de la société des maçons".

Pour qu'au contraire les hommes soient dans la connaissance qui seule rend libre, dans le partage qui seul rend égaux et dans la fraternité puisqu'aussi bien, et ainsi que le proclament et les Evangiles et la maçonnerie depuis son origine, nous n'avons qu'un seul Père.

Une question demeure : Et Dieu ou le GADL'U:. dans tout ça?

Faisons en sorte que la Sagesse préside à la construction de notre Temple, que la Force le soutienne et que la Beauté l'orne, que l'Amour soit parmi les hommes, que la Paix soit sur terre et que la Joie soit dans les coeurs.

Dieu et le GADL'U:. devraient y trouver leur compte.

 Emmanuel